EXPOSITIONS 1994 (suite) A TRAVERS PARIS

GALERIE ADAC

VIRGILIO, GUILLAUME LE BAUBE, peintres ; CLAUDE JEANTET CREATRICE DE MEUBLES

***** 

Créée dans un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle, la GALERIE ADAC du IVe Arrondissement de Paris présente, sous ses magnifiques poutres peintes, trois artistes de facture très classique :

 

          Très bien exécutées, les gouaches sur papier et toile de GUILLAUME LE BAUBE représentent des paysages ou des natures mortes, dans l'esprit des "petits maîtres" hollandais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus inattendues, très ludiques sous leurs airs sérieux, les créations de carton de CLAUDE JEANTET sont tout à fait étonnantes : tiroirs, escaliers, bureaux ou armoires, profils de demeures meublées de plusieurs étages… se succèdent sous les voûtes des caves de la galerie. D'une finition parfaite, d'une élégance exquise, surtout les miroirs encadrés de plusieurs tons de beige, ces petits objets réalisés avec un doigté et un talent très féminin, ont dû, le soir du vernissage, réveiller chez maint visiteur, des envies enfantines de "jouer au papa et à la maman" ! Dommage que l'artiste, très maternelle à l'égard de ses objets, ait "interdit de toucher" ! Il y aurait eu, là, matière à de mémorables happenings ! 

 

 

 

 

 

La mangeuse de spaghetti
La mangeuse de spaghetti

          Les paysages, natures mortes et scènes de rues de VIRGILIO, sont la preuve bien vivante que classicisme pas mort ! Cet artiste originaire d'Italie où il a restauré de nombreuses fresques des XVIe au XVIIIe siècles, est né à Rome et est allé à bonne école. 

Ses arbres, campés au milieu de prairies ondoyantes, sont saisissants de réalisme, car il sait parfaitement faire jouer le vent dans les andains et vibrer les verts des feuillages par rapport à ceux de l'herbe. Ses villages étalés sur les collines ou ses toits vus d'en haut se retrouvent, aux heures chaudes, écrasés de soleil. D'autant que la volonté de l'artiste est de ne peindre que des scènes toutes proches, jamais de plans lointains. Il donne ainsi au spectateur le sentiment de l'éphémère vie humaine, face à l'éternité et aux imperturbables certitudes de cette herbe ondulante ou de ces arbres séculaires. 

Quelques scènes prises sur le vif, "Mère et enfant" enlacés, "Mangeuse de spaghetti", "Matinée romaine"…, montrent que Virgilio déborde d'amour et d'humour : les petites touches de sa peinture vibrant sur les personnages, attestent qu'il a longuement "flâné" sur les visages de ses matrones, exploré leurs grosses jambes, ou les décolletés de ses jeunes filles frêles ; "devisé" avec les hommes campés devant un bar…

Un artiste qui, transporté depuis des années dans le climat moins clément de Paris, continue de rappeler fidèlement ses origines ; garde vivaces en lui et sur sa toile, les vibrations et les couleurs du grand soleil italien. 

Jeanine RIVAIS

 

CE TEXTE A ETE ECRIT EN 1994.