Christine Nathan est une jeune artiste talentueuse. Chacune de ses œuvres, de terre, de plâtre, de résine ou de bronze est remarquable par la gestuelle qu’elle exprime, qu’il s’agisse d’un simple buste d’Antillaise pensive, d’homme S’étirant, d’une Gorgone posant son pied sur un nid de serpents... Chaque mouvement est étudié, peaufiné comme avec gourmandise. Mais surtout, l’allongement du corps et du bras levant le partenaire dans La danse, les plis du ventre de l’homme assis, au repos ou le buste tendu vers l’avant… attestent que Christine Nathan a passé de longues heures à suivre les évolutions de danseurs, parcourir du doigt les courbes d’une hanche, d’une cuisse repliée, etc. De sorte qu’immédiatement, le spectateur ressent ce qui en est la quintessence. Et « la peau ». Quels que soient le matériau employé ou le geste évoqué, elle « bouge », les pores « se dilatent », un muscle « luit » de sueur, tandis que son contrepoint reste terne… Par ces contrastes, l’œuvre se charge d’une vie tout entière bandée sur l’effort, crispée sur la souffrance ou relâchée sur le bien-être du corps. Et les visages volontaires, aux longs nez et aux cheveux plaqués, corroborent les attitudes de ces corps liées à la joie, tension, détente, douceur, force…

Bref, Christine Nathan est la créatrice d’une œuvre où la main rejoint le cœur ; où la profondeur va de pair avec l’esthétique.  Du beau travail. 

Jeanine RIVAIS

 

CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 44 DE A REVUE DE LA CRITIQUE PARISIENNE.