RENCONTRE INTERNATIONALE D'ART SINGULIER 2011

Le mot du Président

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les organisateurs du festival
les organisateurs du festival

            Nous n’avons cessé d’être interrogés sur les raisons qui nous motivaient dans la création d’un tel évènement d’emblée ambitieux ; également sur son contenu et sur le choix du lieu où il allait se dérouler.

            L’idée, l’envie de créer une manifestation axée sur l’Art singulier nous est venue il y a quelque temps déjà, elle avait besoin, pour se concrétiser, de mûrir et d’établir de nombreux contacts.

            Le choix du lieu s’est imposé de lui-même, non simplement du fait de l’installation du Président dans ce bourg du Haut-Livradois, Saint-Amant Roche Savine, mais surtout de l’intérêt et de l’implication spontanés de la municipalité et du tissu associatif important de la commune. Saint-Amant Roche Savine a depuis longtemps une ouverture culturelle et un passé riche en manifestations diverses qui ont fait vibrer des foules venues de la France entière. L’engagement, également, des responsables du Pays, du Département et de la Région nous a soutenus dans notre démarche qui pourrait tenir du pari aux yeux de certains. Mais, dans ce coin de pays où soufflent les esprits de Vialatte, de Pourrat et de la galipote, rien ne semble impossible.

 

            C’est, en effet, un challenge que de vouloir promouvoir cet art dit singulier, entre autres appellations, et d’organiser une manifestation quelque peu différente d’un festival ou d’un simple marché de l’art.

      L’Art Singulier, parent des Arts bruts, Hors-les-Normes, Outsider, Neuve Invention, etc., est justement singulier en ce qu’il ne fait pas partie de l’art de la Cour, l’art officiel, l’art du marché de la spéculation, l’art de la mode pédante. Il paraît, en effet, que depuis, disons la seconde moitié du XXe siècle, l’art se doive d’être considéré comme une marchandise comme le pétrole, l’acier, le radis ou l’oreille de cochon.

Mais, en tant qu’objet devenu désormais de consommation, également vitrine d’une ère nouvelle reléguant un désuet expressionnisme au rang de vieilles pommes de terre germées, cet art officiel, devait être pourvu d’un emballage intellectualisé dûment estampillé par des élites autoproclamées, maîtres es vacuité. Le discours de ces Trissotin devait, dès lors, primer sur l’œuvre et son fondement et devenait prétexte à des logorrhées issues de pénibles coliques insanes. Les auteurs même de ces verbiages ne s’y retrouvent pas, ayant créé eux-mêmes, des serrures sans clés et des clés sans serrures. Alors, pensez donc, le petit peuple ne pouvait plus y retrouver ses cochons et ses vaches et s’est, soudain, retrouvé tout bête ; il a donc déserté cet univers dénué d’émotion et en a conclu que, décidemment, il ne pouvait rien comprendre à l’art.

organisateurs exposants et officiels
organisateurs exposants et officiels

Cependant, nos vieilles pommes de terre germées donnent des fruits, se moquent de l’ombre et finissent par remonter à la lumière grâce à un jeu d’inventions dont elles ont le secret depuis la nuit des temps. C’est ainsi qu’à la marge ont continué à fleurir des artistes aux œuvres vivantes, spontanées, sincères, empreintes d’une émotion qui ne demande qu’à être partagée. Le public ne s’y trompe pas et se réapproprie ce qui lui appartient de tout temps : un mode d’expression commun qui est le fondement et le ciment de la Culture.

 

Notre seule ambition est bien de mettre en lumière cet Art, un art vivant, accessible à tous, un Art Universel.

 

Et c’est ainsi que l’Art est Populaire et que l’Homme est Grand.

 

 

                                                                                        Roger TAILLADE