QUE SAIS-JE ?

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          Quiconque a un jour pénétré dans une librairie, connaît au moins une réponse à cette question, pour avoir acquis sur tel ou tels sujet un de ces petits ouvrages imprimés d’une écriture serrée, sans illustrations ; et qui, outre le texte de l’auteur, donnent toujours une abondante documentation subsidiaire ! Trois de ces “concentrés” de culture et de pédagogie sont parus récemment : deux consacrés à la musique, l’autre aux musées.

 

MUSIQUE ET LITTERATURE AU XVIIIe SIECLE

          Cet ouvrage parle de ces deux arts qui, selon Belinda Cannone furent, à cette époque-là, particulièrement liés. L’auteur définit la manière dont l’être réel, l’idée, le son et la lettre, quatre choses d’une nature si opposée, et qui paraissent si peu conciliables, se sont rapprochées” ; les divergences qui sont survenues dans l’appréciation de la musique en tant que langage, jusqu’à la naissance de l’opéra.

          A propos d’opéra, le lecteur suit la Querelle des Anciens et des Modernes qu’il connaissait déjà en littérature ; l’évolution des mentalités sur la façon de le percevoir ; la manière "dont il va se tirer de sa gangue littéraire étouffante”, conquérir son statut d’oeuvre musicale”. L’auteur évoque ensuite "le renouveau de l’opéra-comique, ce théâtre de la foire” ; suit les interrogations des écrivains, philosophes et musicographes (Voltaire, Rousseau, Diderot, Beaumarchais, etc. ), lorsqu’ils s’impliquent dans des tentatives lyriques qui connaissent des destins divers.

          Enfin, la musique va être investie d’un pouvoir infini : "Ayant eu souvent, jusqu’à la moitié du siècle, un statut ancillaire”, elle devient l’Art par excellence” : L’auteur conclut en comparant la musique à la peinture : la musique tient plus à l’art humain... parce qu’elle rapproche plus l’homme de l’homme et nous donne toujours quelque idée de nos semblables”. Ce qui lui a, un jour, permis de devenir autonome !

 

 

MUSIQUE ET POSTMODERNITE

          Béatrice Ramaut-Chevassus définit le sens du mot “postmodernité” répandu depuis la fin des années 70 et qui recouvre des sens multiples : “un état de réalité esthétique et social, un concept, une attitude, moins un thème qu’une occurrence dans un certain nombre de discours, un symptôme peut-être...”. A partir des principaux textes écrits sur ce sujet, de techniques d’écriture et de choix éthiques, l’auteur étudie modalités, fonctions et enjeux de ce mot appliqué à la musique.

          Elle parvient à la conclusion que “postmodernité” a signifié repli, s’est accompagné de très peu de textes théoriques, s’est appuyé sur un jeu avec les références ; mais a représenté aussi une aventure aux multiples facettes. Tout dans cette définition n’aurait en fait été "qu’une question de tonalité, de dimension cosmopolite ou vernaculaire, d’un renoncement à l’individualisme forcené” entraînant un subjectivisme rendu sensible par une volonté d’expressivité”. Ces caractères se sont manifestés dans de multiples musiques dont toutes avaient le même but : "être mises en résonance avec un arrière-pays musical que chacun porte en soi”.

 

Le troisième ouvrage, intitulé LES MUSEES DE FRANCE, concerne la peinture. 

          Jacques Sallois fait un rapide historique de l’évolution de l’idée de “musée” ; course dans laquelle la France  -Paris en particulier, car la province semble avoir bougé plus vite-  a connu un grand retard sur le reste de l’Europe.

          Heureusement, se réjouit l’auteur, toutes les grandes villes ont désormais leur musée, flambant neuf ou rénové, avec des fonds de peintures et sculptures très diversifiés. D’autres lieux traitent d’histoire, science de l’Homme, etc.

          Jacques Sallois évoque l’organisation administrative de ces musées, gérés par la Direction des Musées de France, ou placés sous sa tutelle administrative ; la définition et l’historique de chacun. Il résume les grandes catégories de collections et de musées, leur vie en fonction de leur public, etc. Il termine par une interrogation  : “Quel avenir pour les musées de France ?”, ces creusets qui ont vocation à rester et plus encore à devenir l’un des éléments essentiels du système culturel, scientifique et pédagogique de notre pays.”

Jeanine RIVAIS

 

MUSIQUE ET LITTERATURE AU XVIIIe SIECLE : Belinda Cannone. COLLECTION QUE SAIS-JE ? Presses Universitaires de France.

MUSIQUE ET POSTMODERNITE : Béatrice Ramaut-Chevassus.PUF. Collection que sais-je ?

LES MUSEES DE FRANCE : Jacques Sallois. PUF. Coll. Que sais-je ?

 

CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 61 DE FEVRIER 1999 DE LA REVUE IDEART.