VILLY-EN-AUXOIS (21350) / VILLEBERNY / SALMAISE / VERREY-SOUS-SALMAISE :

SYMPOSIUM et EVASIONS DES ARTS CONTEMPORAINS

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EVASIONS DES ARTS CONTEMPORAINS :

**** 28 artistes exposent dans des granges : RICHARD BROUARD (Invité d'honneur) / AGUIRRE JOSE/ ANDRESZ Nelly, dite Nell / ANSAULT FABIEN / BARBARA LEONOR / BELLE MIREILLE / BELLEM ISA / CARPENTIER PATRICE / CHERUBIN DANIEL (Hommage posthume) / GALAND LAURENCE / GEORGEL ELODIE / GURRIERI ELSA / HARCHIN MICHEL / JACQUET ISABELLE / JARLAUD JEAN-PHILIPPE / LEMAIRE CHRISTINE / LONG BRIGITTE / MAGNET JEAN-LOUIS / MARTINEZ GEORGES / PONNELLE CATHERINE / PRENAT PAULINE / RAFFIN CHRISTIAN / RONDET-MIGNOTTE MARTINE / RONGERAS JEAN-CLAUDE / SEGUIN RACHEL / SIEGFRIED CLAUDINE / STIERLIN KIKI / WEBB CATHERINE.

 

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BROUARD RICHARD : Invité d'honneur 2013.

Peintre, Richard Brouard sait à la perfection, d'un trait du pinceau lourd de matière, évoquer le vol d'un papillon ; le saut d'un insecte ailé tacheté de rouge sur fond nébuleux perlé de gouttes ; le trajet aérien d'une plume emportée par le vent ; la tête aux yeux perçants d'un animal, émergeant d'un tourbillon de poils ; le pas lourd d'un taureau furieux au pelage lustré, tête baissée, naseaux dilatés, fonçant vers quelque ennemi…

Sculpteur animalier, les proportions sont rigoureusement exactes. Il fait alors caracoler un cheval fougueux, tantôt couleur du ciel sur lequel il se détache, face à l'immensité où César conduisit ses légions ; tantôt noir comme la nuit. Ailleurs, il fait se retourner la tête, les découpages jouant des brillances et des matités, l'ensemble faisant songer aux voilures d'un bateau gonflées par le vent…

 

Fukushima
Fukushima

Mais Richard Brouard n'est pas que l'artiste d'une esthétique. Soucieux de son environnement, des affres subies par notre terre du fait des hommes, il devient alors un créateur engagé : Ici, portant le deuil des morts de Fukushima, il sculpte les rayons éteints d'un soleil, chacun hérissé de lambeaux métalliques, tordus, à demi-arrachés, comme si le feu, la violence nucléaire continuaient à les agresser. Ailleurs, fidèle à un devoir de mémoire très personnel, il pose sur le mur d'un parc, un portrait hyperréaliste de Jean Moulin…

Un tel achèvement fait que les œuvres de Richard Brouard, réalistes ou gestuelles, trop "belles" pour le quotidien, donnent l'impression de lyriques envolées fantasmagoriques ! Ou, plus intellectualisées, plus symboliques, elles touchent le visiteur par la vérité qu'elles véhiculent. Mais, dans l'un et l'autre cas, ce sont des créations étonnantes, fascinantes, qui attestent que, peintre ou sculpteur, Richard Brouard est un artiste de grand talent.

Jeanine Smolec-Rivais.

 

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 AGUIRRE JOSE :

Sculpteur de métaux, José Aguirre crée des formes pseudo-géométriques sur lesquelles il s'acharne pour leur imposer déchirures, boursouflures, etc. Puis, il joue d'additions de divers métaux dont la réaction au feu va générer des couleurs, des formes aléatoires. Mais, désireux de les "mettre en scène", il les place devant des paysages naturels, plus souvent devant des fonds aux couleurs brunes tirant sur des rouges qui le ramènent.. au feu, d'où est partie toute cette alchimie.

 

ANDRESZ Nelly, dite Nelly :

Où est la vie (humaine voire animale) dans les photographies abstraites de Nelly Andresz ? Faut-il la chercher dans les deux silhouettes face à face de ce qui pourrait bien être des pierres semi-précieuses burinées ? Ou dans les plis précieusement ordonnancés de ce qui ressemble à des tissus ? Ou encore dans ses cheminements verts parmi des plaques bleues ? Qui sait ?

 

ANSAULT FABIEN :

Quelles que soient les variantes, la récurrence des crânes corrobore le goût de Fabien Ansault pour les "Vanités". Mêlés à des sujets du quotidien, sur lesquels il joue avec la lumière et la beauté, ils rappellent la fragilité et la brièveté de la vie humaine. Et, dans notre siècle où le respect de la vie a tellement diminué, l'artiste contribue à démystifier la mort.

 

BARBARA LEONOR :

Le plaisir ! voilà le moteur de la créativité de Léonor Barbara. Travaillant en trois dimensions, à partir d'un "mur" plat, couvert de primitives maisons, de fleurs et autres graffiti… le sujet principal (enfant et son vélo ou sa trottinette, mère promenant ses chats…) est en relief. Pour chacun, la tête et les mains minuscules donnent au corps sur allongé, plus de puissance !

 

BELLE MIREILLE :

Depuis une trentaine d’années, Mireille Belle côtoie l'humain dans ses sculptures. Passant de l’extrêmement sérieux au ludique, de la dérision à l’hyperréalisme… Abordant les thèmes les plus irrévérencieux ou les plus graves, quelle que soit la tonalité, elle recherche surtout l’expression, l’émotion provoquée par un visage qui naît…

 

BELLEM ISA :

Bois ou pierre, les sculptures d'Isa Bellem aux yeux souvent clos, respirent la sérénité. Tantôt réduites à la tête, elles emmènent le spectateur vers l'Afrique ancestrale ; tantôt, elles lui font imaginer quelque Touareg drapé dans ses longs vêtements et le visage dissimulé sous le chèche… Une patiente recherche d'un ailleurs ?

 

CARPENTIER PATRICE :

Aquatiques et arborés, perdus dans le brouillard, les paysages de Patrice Carpentier sont, comme aux origines, vides de toute vie humaine. Travaillant dans des clair-obscur de bruns et de gris, le cœur de chaque œuvre distribue une sorte de plage lumineuse pour créer des effets de contrastes, d'harmonie, de perspective peut-être, mais jamais de mouvement.

Patrice Carpentier a obtenu le Prix 2013 des Galeries La Porcherie / AxelTAE.

 

CHERUBIN DANIEL (Hommage posthume) :

Œuvres d'une gestuelle pouvant aller du mouvement ample, spontané, en des bleus azuréens ; à de menus apports colorés ou à des projections graciles figurant des sortes de presqu'îles qui plongeraient à travers des fonds limpides ; ou encore à de lourds amas géométriques suggérant quelque sonde spatiale, concrétisant la recherche de l'infini qui, toujours, anima l'artiste.

 

GALAND LAURENCE :

Les œuvres de Laurence Galand sont toujours inspirées par ce qu'elle lit ou ce qu'elle vit. Mélangeant dans ses peintures, des couleurs et des phrases ; découpant les mots comme des lettres anonymes, dans des cartons d'emballages, ou tout ce qui lui tombe sous la main… Et ses personnages sont aériens, bousculés, emportés par l'air du temps comme des papillons.

 

GEORGEL ELODIE :

Les œuvres d'Elodie Georgel sont-elles vraiment abstraites ? Ne s'agit-il pas plutôt de jeux de couleurs et de lignes se croisant à l'infini, sans méthode et sans idée de géométries ? Un monde fou accrochant sur le vide des fioritures et des matières ; intégrant des brillants et des mats, des clairs et des foncés ; projetant des nuances complémentaires…

 

 

GURRIERI ELSA :

Lourdes plages monochromes en des teintes automnales, roidement découpées en blocs monolithiques. Arbres raidis de gel, se détachant, noirs sur le ciel gris. Bosquets aux arbres agglutinés en feuillages noirs poussés par le vent… Tels sont les choix d'Elsa Gurrieri, cherchant peut-être, en épaisses couches de matière mate, à fixer en ces lieux sombres et vides de vie humaine, la poésie des origines ; un moyen de conjurer les peurs ataviques de l'homme ?

 

HARCHIN MICHEL :

Gymniques, les personnages de Michel Harchin ; qu'ils jouent au football sur une table/terrain ; à la corde à sauter en tenue d'Eve ; ou qu'ils soient en compétition animée sur des chevaux de bois ! Linéaires, toujours, comme dans les bandes dessinées où chaque scène se joue par les assortiments de couleurs jetées ici comme négligemment, mais "raisonnées" en fait, de façon à mettre en valeur l'humour omniprésent.

 

JACQUET Isabelle :

Sculpteure, Isabelle Jacquet grave des œuvres totémiques, entrelaçant d'élégants motifs floraux, ou gravant dans la matière de lourds visages tutélaires : recherche d'utopiques civilisations ? Peintre, elle mêle peintures et linéarités noires soulignant les nuances rehaussées ; ajoute sur des fonds monochromes paysages ou animaux nés de son imagination. Mais, dans l'un et l'autre cas, elle fouit dans un univers coloré, comme pour traduire sa grande joie de créer !

 

JARLAUD Jean-Philippe :

Eclectique dans ses choix, fidèle aux noirs et blancs et aux gris allant du tourterelle au perle, Jean-Philippe Jarlaud peut aussi bien errer à travers un marché à bestiaux, contempler les nuances aquatiques d'un bord de mer… que passer à des groupes compacts travaillés en clair-obscur, contemplant des vitrines surexposées ! Le goût des contrastes, sans doute ?

Voir aussi Rubrique "Symposium : 4 artistes au travail", quelques photographies de l'artiste prise au cours de la semaine.

 

LEMAIRE CHRISTINE :

Christine Lemaire sculpte grandeur nature, faisant naître d'une vieille tôle rouillée par les intempéries, d'une barre de fer abandonnée dans quelque cour… ici un couple de femmes en robes moulantes ; ailleurs un personnage masculin enveloppé d'une cape… Avec un sens inné du mouvement aérien, elle joue des ombres murales projetées par ses personnages.

 

LONG Brigitte :

Modeler la terre façon Brigitte Long, c'est assurer la subtilité tactile et sensuelle des effets de surface, plates ou arrondies ; massives ou lacunaires ; monolithiques ou formées d'éléments antithétiques... Faites de terre apparemment abondamment chamottée, elles sont rugueuses sous la main telles ces pierres que les millénaires ont érodées. Comme si l'artiste voulait, ce faisant, se confronter à l'inéluctable passage du temps ?

Brigitte Long était absente pour raisons familiales.

 

MAGNET JEAN-LOUIS :

De prime abord, Jean-Louis Magnet semble obsédé par les damiers ! Mais finalement la façon dont il les "recouvre" d'éléments non géométriques (fleurs, scènes de théâtre, paysages embrumés…) crée le jeu entre la fragmentation impérative et la fantaisie possiblement infinie des ajouts ! Une image –son image- du monde ? Où rigueur et folie s'interpénètrent ?

 

MARTINEZ GEORGES :

Si les personnages de Georges Martinez, vus à contre-jour dans une aura brumeuse, ne laissent aucun doute sur le galbe parfait de leurs silhouettes ; différents sont les "paysages" qui, peut-être, ne sont pas tout à fait "terrestres" ? Lunes énormes baignant dans des bleus azuréens zébrés par des incandescences volcaniques ; ports vus du ciel dardant leurs jetées telles autant de doigts fouissant des horizons infinis…

 

PONNELLE CATHERINE :

Collages et mobiles sont deux des démarches de Catherine Ponnelle. Mais la céramique est le médium avec lequel elle raconte ses "voyages" : Circonvolutions de "raku nu" dont les mille craquelures évoquent autant d'itinéraires ; femme "africaine" drapée d'ocre jaune ou rouge ; sages poteries, enfin, mélanges de couleurs… Le tout en des harmonies attestant que l'artiste possède parfaitement toutes ses techniques, auxquelles s'ajoutent l'originalité et l'esthétique.

 

PRENAT PAULINE :

Photographe, Pauline Prenat tente de traduire la beauté du plus simple geste, du plus petit "évènement" : de la goutte d'huile irisant le trottoir brillant de pluie, aux éclatements d'une goutte d'eau bombés comme pour capter la lumière ; de deux mains en cupules soutenant l'arrondi de deux seins, aux entrelacs filaires de "poils d'arbre", elle sait capter l'instant, le durable ou l'éphémère, en une pureté des lignes, un esthétisme dépouillé.

Pauline Prenat a obtenu le Prix 2013 Guy Geymann.

 

RAFFIN CHRISTIAN :

Déambulant entre de hautes murailles suggérées par quelques menues taches de peinture, assis côte à côte en train de lire un livre, stylisés dans des alvéoles/appartements… chaque groupe de personnages de Christian Raffin est placé dans une sorte de huis clos (pouvant aller jusqu'au grillage) dont les extrêmes seraient perdus dans la pénombre, tandis que l'individu central baignerait dans une tache de lumière : Solitaires dans la foule ? Anonymes dans la grégarité ?

 

RONDET-MIGNOTTE MARTINE :

Surtout, ne pas penser que Martine Rondet Mignotte recherche le chaos ! Pas même l'aléatoire, dans sa peinture ! Elle explore un motif, le combine, le recompose. Puis, elle répète à l'infini ce même motif : vers le bas, bouquet violine de tiges d'herbes folles ("Pierre de lune") ; vers le haut ("Crocus") ; vers le centre ("Tohu-bohu"). Le tout, similaire au choix original. L'œuvre produit une configuration très ordonnée, mais très belle, que l'on peut rattacher à l'Art fractal.

Martine Rondet-Mignotte a obtenu le Prix 2013 du Jury.

 

RONGERAS JEAN-CLAUDE :

Coloriste jusqu'à l'extrême, Jean-Claude Rongeras est également tachiste. Livrant au hasard des jeux spatiaux, des entrelacs incertains, des plages de lumière, et des géométries accidentelles. Générant ainsi sur la toile, un mouvement irréfragable. Laissant s'échapper des émotions, une atmosphère onirique qui permettent au regard de vagabonder en toute subjectivité.

 

SEGUIN RACHEL :

Des fonds calmes, surgissent sur les toiles de Rachel Seguin, des chaos exprimés en couleurs somptueuses, paradoxalement sobres mais infiniment éclatantes. Tour à tour, elle génère glacis et matités, plages compactes faites d'amas de peinture et de géométries aléatoires… une sorte de magma au milieu duquel l’artiste fait apparaître des formes évocatrices (fumerolles de volcan, barrières subaquatiques…) créant dans cette œuvre a priori abstraite, de puissants moments d’émotion.

 

SIEGFRIED Claudine :

Photographe d'une extrême précision de ses sujets, Claudine Sigfried choisit des termes picturaux (le fameux "dripping" de Pollock ; l'"abstraction" tellement en vogue à une époque ; le "paysage" de toujours). Alors, est-ce parce qu'elle ne "sait" placer la moindre vie humaine ou végétale dans ses univers magnifiques qu'elle n'en vient pas carrément à la peinture ?

 

STIERLIN Kiki :

Spontanément, la main veut toucher, suivre les contours des rubans si parfaitement noués ou entrelacés de Kiki Sterling ; en caresser la douceur, la finesse de l'argile sur laquelle se pose ou s'éteint la lumière, au gré des courbes et contre-courbes. A la fois homéomorphes du ruban de Moebius, et si éloignés de l'idée de science par leur suggestivité de sensualité, de fragilité. Un travail qui suggère la plus grande intimité entre l'artiste et sa matière.

 

WEBB CATHERINE :

Catherine Webb est-elle définitivement fâchée avec les angles droits ? Ou bien est-ce pour donner l'impression que ses animaux dansent qu'elle leur donne des allures quasi-ectoplasmiques ("Poodles" :"caniches"); qu'ils foncent furieusement et leurs cornes baissées sont alors faites d'angles suraigus ("Toro", "Teo")… Une manière de mettre en images un monde minimal, accentuer le côté humoristique de ces illustrations irréalistes de la vie.

Catherine webb a obtenu le Prix 2013 Evelyne Encelot.