CHRISTIAN JACQUES, sculpteur

Entretien avec Jeanine Smolec-Rivais

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Jeanine Smolec-Rivais : Christian Jacques, êtes-vous apparenté au célèbre écrivain et metteur en scène ?

            Christian Jacques : Pas du tout ! C'est un homonyme, rien de plus!

 

                J.S-R. : Voulez-vous me donner votre définition de votre travail ?

            C.J. : Ce sont des personnages en ferraille, soudés.

 

                J.S-R. : Vous dites "soudés" : Mais à l'origine, ce sont des éléments de récup' ?

            C.J. : Oui. Puis je les découpe et je les soude. Parfois, j'ajoute de petits objets que je trouve ici ou là.

 

                J.S-R. : Et quand vous dites "soudés", puisque c'est le premier qualificatif que vous ayez employé, soudés pour la pérennité ?

            C.J. : Non, parce qu'un jour la rouille va attaquer ces objets, et ils vont tomber en poussière !

J.S-R. : Mais vous êtes intervenu sur les couleurs : la peinture que vous ajoutez est certainement, elle aussi, protectrice ? Cela signifie donc que, de ce côté-là, également, vous êtes attentif ?

            C.J. : Oui. Pour un laps de temps. Mais pour l'éternité, non !

 

                J.S-R. : Vous êtes donc dans un paradoxe : d'une part vous prenez des objets usés par le passage du temps ou les utilisations, et vous les protégez ?

            C.J. : Oui, en effet. Je leur donne une deuxième chance, une deuxième vie.

 

J.S-R. : Vous créez votre monde humain ou animal ?

            C.J. : Oui. Des personnages, et un bestiaire domestique comme les chats.

 

                J.S-R. : A part quelques-uns qui sont très raides, la plupart du temps, vous les créez dans une gestuelle très accusée ? L'un saute à la corde, l'autre est sur sa balançoire, le violoniste…

            C.J. : A part ces trois, ils sont en effet très rigides !

 

                J.S-R. : Pourquoi ? C'est une série à part ?

            C.J. : Les "rigides" sont les plus récentes.

 

                J.S-R. : J'aurais plutôt pensé que c'était l'inverse, et qu'entre temps vous aviez appris le mouvement !

            C.J. : Non ! Tout simplement j'avais trouvé des tubes qui se prêtaient à cette raideur. Mais je vais trouver autre chose, et cela changera encore.

J.S-R. : Et avec la princesse qui s'en va sur son destrier, vous entrez dans le monde du conte ?

            C.J. : Non, ces œuvres-là sont plutôt liées au cirque.

 

                J.S-R. : En fait, chacune de vos œuvres est une petite narration ?

            C.J. : Oui, une narration ! Par rapport au cirque… Sur d'autres sujets…

 

                J.S-R. : Ce n'est que du métal peu épais. Où trouvez-vous ces matériaux ?

            C.J. : Dans les décharges. Dans les casses de voitures… De vieux bidons, etc.

 

            ENTRETIEN REALISE A CHANDOLAS, AU FESTIVAL BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI 2012.