ARTHUR CAUX, sculpteur

Entretien avec Jeanine Smolec-Rivais

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                Jeanine Smolec-Rivais : Arthur Caux, à regarder l'enfilade de têtes de pierre que vous présentez, peut-on, vous concernant, parler de monomanie ?

Arthur Caux : Allons-y.

 

J.S-R. : Pouvez-vous, en quelques phrases, définir votre travail ?

A.C. : De la sueur, de la marche !

J.S-R. : Toujours des têtes ? Ou ce petit bonhomme "complet" qui est ici unique en son genre, a-t-il des frères restés à l'atelier ? Et un animal laisse-t-il présumer que d'autres sont aussi en attente ? Mais celui-ci ne semble qu'en gestation, puisqu'il n'a pas de membres inférieurs ?

A.C. : Oui, c'est la naissance. C'est comme s'il sortait de terre…

 

J.S-R. : Vous travaillez sur des galets que vous cimentez ?

A.C. : Ils sont seulement liés. Parce qu'au départ ce travail est éphémère. Je trouve ces galets au cours de mes promenades…

J.S-R. : Vous habitez donc au bord de la mer ?

A.C. : Pas du tout, ce sont des galets de rivière.

J'ai monté des formes éphémères au bord des routes, au bord des chemins ; et puis j'ai voulu les montrer. Pour cela, j'ai dû les cimenter. Les coller chimiquement et les cimenter. Et puis après, j'ai changé de technique et je les ai chevillées.

 

J.S-R. : Il me semble tout de même que si l'on voulait voir le côté un peu psychologique de vos sculptures, l'une de vos formes est un bénitier ?

A.C. : Vous y avez sans doute réfléchi plus que moi !

J.S-R. : En découvrant vos œuvres, il me semble qu'il y a un côté dérision vis-à-vis de la religion : et surtout un travail très érotique, en particulier sur l'une d'elles. A des degrés divers, elles présentent toujours très évident, un phallus ; d'autres fois un sexe qui serait féminin.

A.C. : Oui. Je suis complètement d'accord sur cette analyse.

 

J.S-R. : Vous laissez vos compositions de la couleur originelle des galets ? Vous n'avez jamais eu la tentation de les peindre, de les rendre plus vifs de couleurs ?

A.C. : Si, j'y ai pensé. C'est un travail qui a commencé il y a quelques années. J'ai déjà essayé la couleur, mais je ne la maîtrise pas bien.

J.S-R. : Je veux croire que, puisqu'ils semblent si "complets" dans leurs couleurs naturelles, il doit être difficile de se lancer à les peindre ?

A.C. : Oui.

 

                       

                ENTRETIEN REALISE A SAINT-PAUL LE JEUNE, AU FESTIVAL BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI 2012.