MASSACRE A LA TRONCONNEUSE POUR MASSIMO MOHY

***** 

     Certes, Massimo Mohi est peintre, mais sa vraie passion n'est-elle pas celle qui fait de lui un artiste d'Art-Récup' : la sculpture sur métal avec toutes sortes de vieilles ferrailles de récupération : vieux outils, boulons, pièces de moteurs... ?

          Ainsi, ferronnier, crée-t-il moto bécanes, motocyclettes… tout ce qui devrait pouvoir rouler, en fait ! Avec réservoir à essence, porte-bouteille, (et même la bouteille s'il-vous-plaît, pour l'humour) ;  longue fourche à suspension à la Harley-Davidson ; enfilade de boulons pour la chaîne ; élément plat pour le confort de la selle…

 

              Le  voilà aussi bûcheron, travaillant sur bois, à la tronçonneuse !

            Lorsque les films d’horreur présentent à grands jets d’hémoglobine les blessures dont sont capables une hache ou une tronçonneuse, le spectateur n’imagine pas que ces mêmes outils peuvent, dans des mains expertes, se faire caresse pour lisser le bois, fouir curieusement ses entrailles pour y trouver la forme évocatrice d’une bouche, de grands yeux étonnés... intailler ses nœuds et ses courbes pour former de nouveaux rythmes au gré de l’artiste. C'est ainsi que Massimo Mohi conçoit son travail créateur d’étranges têtes ou petits personnages…  "rencontrés” sans doute au cours de ses longues promenades sylvestres.

            Tous les "bûcherons" disent que, pour créer, ils doivent se sentir en sympathie avec le bois. Lorsqu'il en va ainsi pour lui, le sculpteur génère à larges coups de son outil, un visage finaud la moustache en bataille ; sévère sourcils froncés ; autoritaire, voire impérieux, les traits accusés ; bonhomme aux yeux exorbités et lèvres semi-souriantes… pour des personnages réduits à la tête. Quant aux petites créatures "entières", elles sont assises, et leurs bras sont en position de travail,  comme s'ils étaient en train de … sculpter ! 

            Parfois, l'idée est animalière, hautement encornée, à grandes oreilles ; mais dans ce cas il y a d'inattendues importations d'authentiques mâchoires à larges molaires, d'yeux en verre ; ou simplement creux comme dans le cas d'une amorce de grenouille.

 

          Travail nerveux, rapide, libéré de tous académismes, pour lequel l'artiste Massimo Mohi forge, soude, sculpte, découpe et assemble des matières, les fait se côtoyer par alliance ou antithèse, jusqu'à ce que leur synergie lui procure le sentiment d'avoir mis en marche une originale création !

Jeanine RIVAIS

 

TEXTE ECRIT SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2017 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.