Dominique dans sa galerie
Dominique dans sa galerie

          De sa mère Cérès Franco, dont la galerie a enrichi pendant près de trente ans la rue Quincampoix en affichant sa spécificité marginale et la créativité d’artistes qui mettaient sur la toile leurs joies parfois, leurs détresses intimes très souvent ; Dominique Polad-Hardouin a hérité la détermination, l’engagement, la richesse du cœur et la fidélité. Lourd héritage, dont elle a su, avec sa petite galerie Idées d’artistes, conserver l’esprit, en gardant des artistes comme Rustin, Rebeyrolle, Mao Tolaï, Macréau, Grinberg… et surtout Stani Nitkowski qui, au-delà de la mort, demeure l’ami et l’artiste indissociable de la galerie. 

          Mais en même temps elle a su se libérer en innovant, accueillant de nouveaux artistes liés à la plus évidente contemporanéité, Sabhan Adam, Louise Giamari, Sophie Rocco, Marcel Katuchevski… 

          Désormais, dans son nouveau lieu devenu Galerie Polad-Hardouin, grandiose et aménagé de manière à mettre au mieux en évidence la qualité et la force psychologique des œuvres exposées, chaque vernissage est un évènement, qu’elle place sous un titre surprenant, La traversée du miroir, Intimités, Intranquille amour, etc. « Intranquille amour », parce que «L’amour n’a jamais cessé d’obséder les artistes. Ceux-ci nous embarquent dans un voyage aventureux vers des rives où l’on ne parvient pas indemne. Amour, passion, fièvre, désespoir, solitude, rage, sexe, extase… sont au rendez-vous ! » Tous ces sentiments exacerbés sont bien là, en effet, protéiformes et néanmoins si proches, sur les cimaises de la galerie de Dominique Polad-Hardouin. 

Jeanine RIVAIS

 

CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE N° 59 DE 2008 DE LA REVUE DE LA CRITIQUE PARISIENNE.

 

NECROLOGIE

Depuis une dizaine d'années, Dominique Polad-Hardouin avait prospecté des lieux susceptibles d'accueillir la Collection de sa mère Cérès Franco.

Sa quête s'était enfin concrétisée, lorsque le propriétaire de la Coopérative et mécène, Henri Foch avait proposé ce lieu pour abriter la Collection. Le 1er juillet 2015, c'était chose faite, et les amis des deux protagonistes de cette création avaient le plaisir de participer à l'inauguration.

Réjouissons-nous qu'avant de nous quitter, Dominique Polad-Hardouin ait eu le temps de régler tous les problèmes administratifs destinés à sécuriser le lieu et la Collection.

Au revoir, Dominique. Et merci.

 

(Texte du Musée La Coopérative, de Montolieu)

 

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Dominique pendant le discours d'inauguration du musée
Dominique pendant le discours d'inauguration du musée

NECROLOGIE (Texte du Musée La Coopérative, de Montolieu)

 

DOMINIQUE POLAD-HARDOUIN

Dominique Polad-Hardouin nous a quittés. Elle était la fille de Cérès Franco. Présidente de l’Association pour la Valorisation de la Collection Cérès Franco, galeriste, historienne de l’art, commissaire d’exposition, elle a consacré une partie de sa vie à faire connaître et à préserver la collection de sa mère.

Sans elle, La Coopérative-Musée Cérès Franco n’existerait pas. Sa détermination, sa force de conviction, sa pugnacité ont impressionné tous ceux qui ont travaillé avec elle à la création de ce lieu. Nous garderons d’elle le souvenir d’une femme à la vitalité et au courage exceptionnels qui savait allier avec élégance l’intelligence du cœur et le charme de l’esprit.

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Historienne de l'art, Commissaire d'exposition, Dominique Polad-Hardouin prend en main, en parallèle de son activité de galeriste à Paris, la collection de Cérès Franco composée de près de 2.000 oeuvres rassemblées pendant plus de 50 ans. 

Dès 2012, elle s'attache à organiser la transmission de la collection vers le domaine public conformément à la volonté exprimée par sa mère. 

Entre 2015 et début 2020, elle conduit un travail remarquable appuyée par Philippe Hardouin, son mari, Henri Foch, ami et mécène et les collectivités territoriales pour installer La Coopérative-Collection Cérès Franco à Montolieu comme un nouveau lieu phare de la culture dans l'Aude et en région Occitanie.

La création d’un Groupement d’Intérêt Public au 1er janvier 2019 et la donation effective des oeuvres et du bâtiment au GIP en février 2020 marquent l’achèvement d’un investissement personnel total pendant huit ans et de la transmission d'une collection privée pour devenir un bien public.

Dominique Polad-Hardouin nous a quittés le 1er mars 2020. Elle était l’âme de La Coopérative-Collection Cérès Franco dont elle avait ardemment voulu la création et qui, sans elle, n’existerait pas. L’exposition Les voleurs de feu, dont elle a assuré le commissariat jusqu’au dernier jour, lui est dédiée.

 

Dominique Poland-Hardouin et sa mère Cérès Franco
Dominique Poland-Hardouin et sa mère Cérès Franco