Salvatore Gallo est né le 7 janvier 1928 à Vittoria en Sicile ; et mort le 12 juin 1996 dans le 7e arrondissement de Paris. Il est enterré au Cimetière du Montparnasse.
Il était le père de plusieurs enfants issus d'unions différentes dans des pays différents :
Il a été marié trois fois. Chacun de vous connaît Madame Léveillé-Gallo, qui a honoré la France en offrant à votre région un grand nombre d’œuvres importantes.
À partir de 1972, il travaille dans la colonie d'artistes de Nogent-sur-Marne. Il vit dans un hameau de la commune de Bagneaux où, paraît-il la poussière soulevée lorsqu’il scie ses marbres ou ses pierres, incommode le voisinage ! Et c’est là qu’à la fin du XXe siècle, j’ai découvert ses œuvres. Un entrefilet de l’Yonne républicaine parlait d’un créateur du « bord des routes ». Persuadée de découvrir un artiste d’Art brut, j’ai sollicité de madame Léveillé-Gallo la permission de visiter son lieu. Permission accordée et découverte inattendue d’un artiste au talent immense reconnu dans le monde entier !! Et j’ai présenté, ici, en 2016 et 2017, une conférence sur les sculptures de Salvatore Gallo, intitulée « La forme en mouvement ».
Salvatore Gallo a étudié à Turin de 1946 à 1949. Il est ensuite parti de 1955 à 1957 travailler au Mexique avec l'artiste Siqueiros, le muraliste mexicain dont la démarche était éminemment politique ; dont les œuvres étaient un reflet direct de son époque, fortement influencé par la révolution mexicaine, et qui s'appliquait à créer un art qui soit à la fois mexicain et universel.
En 1958, Salvatore Gallo est ensuite parti aux États-Unis où il a eu sa première grande exposition à la Chiser Gallery. Il a commencé une collaboration avec son cousin Frank Gallo Professeur d'art à l'Université de Boston. Ensemble ils accompliront plusieurs commandes importantes. Ils auront également une grande exposition à Tel Aviv, en Israël.
En 1964, Salvatore quitte les États-Unis pour s'installer en France. En 1965, il organise sa première grande exposition à « L'Académie Dufaux » à Paris. Parallèlement, il participe à l’exposition intitulée « Art Fantastique » à la galerie Langlois à Paris également. Il expose ses sculptures à l'Ambassade d'Italie et au musée d'Art Moderne.
En 1969, il participe à l'exposition intitulée "Depuis Rodin" au musée municipal de Saint-Germain-en-Laye où il reçoit la Médaille de bronze. Au fil des années, de nombreuses médailles souvent en or, récompenseront sa créativité.
Salvatore Gallo et son cousin travaillent alors sur un certain nombre de projets pour les États-Unis, notamment des monuments à Dallas, au Texas, ainsi que plusieurs sculptures pour le Play Boy Club of America. Au fil des expositions, ses sculptures sont des œuvres modernes réalisées en marbre, en bois, ou en bronze.
De 1976 à 1996, il multiplie les expositions nationales et internationales ; répond à de multiples commandes dont la dernière, proposée par la Commission du Président de la Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Jean-Antoine Winghart pour qui il crée une œuvre que vous connaissez tous, réalisée dans un morceau de grès de 35 tonnes sculpté à la main. Cette œuvre, intitulée « La Création », est érigée sur l'aire de repos de Villeneuve-L’Archevêque ; et son inauguration sans l’artiste a correspondu à l’inauguration officielle de l'autoroute A5 le 21 juin 1996. Il a utilisé pour ce faire une pierre issue du tracé de l’autoroute, et qui avait une forme arrondie. Bien sûr Salvatore Gallo y a vu un œuf que l’on retrouve dans nombre de ses œuvres ; dont on sait qu’il est le symbole du premier stade de la vie, le départ du monde. Il représente la fécondité, la maternité, la vie, la renaissance et la protection. L'œuf est associé à l'idée du nid, qu'est le vagin féminin.
Salvatore a positionné la sculpture achevée et est décédé une semaine plus tard, emporté par un cancer généralisé. C’est la raison pour laquelle j’ai intitulé mon texte de 1996, « La Création ou la pierre qui tue ».
Il avait été chargé en 1995 de créer trois autres sculptures pour l'autoroute Rhin-Paris. Malheureusement le cancer évoqué l’avait empêché de les réaliser.
Toujours, Salvatore Gallo a donc "bougé", allant de sa Sicile natale à l’Italie, à quelque île perdue d'Amérique du Sud, aux Etats-Unis ; au Moyen-Orient ; en France, etc. Un globe-trotter de l’Art, en somme ! Un critique d’art avait écrit ! « Un vagabond inquiet qui connaît les rues de nombreuses villes du monde et travaille, maintenant à New York, maintenant à Tel Aviv, maintenant à Paris, sans s'arrêter et sans jamais chercher un lieu d'atterrissage définitif ; une explosion de vitalité, dont la preuve tangible est sa propre conversation qui ressemble à un torrent en crue dans lequel l'interlocuteur doit s'accrocher fermement pour ne pas être submergé », suggérant donc que Salvatore Gallo créait sans relâche, et qu’il était très bavard !!
Nous avons dit, voici quelques années, que dans ses sculptures, l'artiste avait sans cesse traqué le mouvement. Bois, pierre, marbre, bronze... avaient pris entre ses mains des courbures douces et élégantes, au grain raffiné : Oiseaux tendant vers l'infini leurs ailes éployées ; sportifs bandant tels des arcs, leurs corps déliés ; couples longilignes, enlacés en volutes ascensionnelles, hochant légèrement leurs visages minuscules, confondus, à peine ébauchés ; anatomies filiformes, nucléées, articulées sans que jamais le moindre angle droit vienne durcir les rythmes serpentins. Du cou du cygne sinuant avec sa grâce légendaire vers les seins galbés d'une Léda aux hanches généreuses ; à un homme agenouillé noyant son visage dans les rondeurs d'un ventre féminin... Tout, dans l'œuvre sculptée de Salvatore Gallo, est harmonie, à la fois plénitude et ductilité des formes ; la relation entre surfaces, volume, espace et variations de la lumière, donnant à ses créations une connotation poétique ; générant un art sensuel et sensible issu d'un esprit profondément humain. Ainsi en était-il venu à définir sa conception sous le titre « La forme en mouvement ».



