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TEXTES COURTS de JEANINE RIVAIS

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Ces textes sont courts, non pour des raisons de qualité des œuvres des artistes, mais simplement parce que ma documentation, mes photos étaient insuffisantes ! Si nombreux sont les artistes que, bien que bourlinguant depuis des années, il m'est impossible de les connaître tous. Alors, ces rencontres de hasard sont parfois trop brèves 

TOUS CES TEXTES ONT ETE ECRITS SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2016 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.!

J.R. 

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BEASLAY, récupérateur 

  Récupérateur, Beaslay semble prendre  plaisir à entasser, posséder des objets de bois hétéroclites, les toucher, les rapprocher en des proximités ou des accordailles inattendues ; créer en fonction de la définition qu'ils ont conservée ou au contraire déjà perdue, de nouveaux objets, la plupart des "humains", parfois des têtes,  complètement différents de leur sens originel. Vieux, conservant la trace du passage du temps, ses personnages sont allongés, au ventre ballonné ;  ou stylisés et reconstitués en des formes géométriques inattendues.

 

David GUEULETTE, sculpteur

 

LES DROÏDES DE DAVID GUEULETTE

Créés en de très souples postures gymniques, en trois dimensions  grandeur nature, les droïdes de David Gueulette sont pourtant d'une inflexible dureté. Conçus à partir de tubulures métallisées, enchevêtrées, toronnées, parfois collées les unes aux autres pour réaliser une sorte de plaque ; d'autres fois écartées, laissant des espaces vides… soudées ensemble par des plaques de même nature situées aux points stratégiques (poitrine, articulations). Les visages sont parfois absents, laissant une béance, d'autres fois, ils sont carrément félins, et s'ils restent humains, c'est sans finesse aux mufles plutôt qu'aux bouches. 

Ces sculptures, toutes humanoïdes, représentant la fiction qui dépasse la réalité, sont-elles la physionomie de notre temps où se multiplient les films dans lesquels foisonnent aliens et extraterrestres de toutes planètes inconnues, civilisations de toutes natures, depuis les "anciennes" visitées par Star Trek jusqu'aux personnages les plus récents, les Yoda et autres Dark Vador, etc. ? A suivre.

 

Gérard  LAROCK, collectionneur de coquilles Saint-Jacques

          Il y a 15000 ans, les Magdaléniens recherchaient et utilisaient des coquillages marins pour la décoration de leur mobilier ! Depuis lors, combien de milliers de personnes ont-elles collectionné les coquilles Saint-Jacques pour créer des objets de décoration dans leur jardin ou leur maison, voire en faire leur raison créatrice ? 

          Gérard Larock, collecteur, glaneur, couvre ses cimaises tendues de noir de ces valves décoratives qu'il a peintes en blanc et sur lesquelles il présente des visages tantôt hilares, tantôt désolés… Ou bien, il les colle sur fond neutre proposant la photographie d'un bel adolescent, et elles ressemblent alors a ces pin's qui firent les beaux jours des jeunes voici quelques années. D'autres fois, abandonnant les décorations murales, il les dispose en fleurs à quatre pétales, au-dessus d'une unique valve renversée qui peut alors recueillir de menus objets, des bougies, etc. 

          Une attitude récupératrice obsessionnelle, à coup sûr ! Une telle obsession portant un nom bien savant : La syllogomanie ou accumulation compulsive, qui est le fait d'accumuler de manière excessive des objets (sans les utiliser), indépendamment de leur utilité, de leur valeur !Mais après tout, Buren ne collationne-t-il pas les rayures (!!) depuis un demi-siècle ? Arman et ses pendules, Keith Haring et ses graffiti, etc.  n'appartiennent-ils pas à cette même monomanie ? Alors, pourquoi pas Gérard Larock et ses coquilles Saint-Jacques ? 

 

Manu MORVAN,

créateur d'installations

 

Imagine-t-on quel(s) monde(s) un simple rideau et une table peuvent supporter, lorsque l'imagination d'un artiste se charge de les rendre vivants ? Car, si le fait de récupérer tous les objets présentés fait de Manu Morvan un artiste d'Art-Récup', le résultat –ce qu'il appelle ses architectures hasardeuses- rappelle plutôt un cabinet de curiosités. 

Il faut dire que ses découvertes et ses choix de hasard sont sidérants de même que leur présentation hétéroclite, et pourtant paradoxalement sans hiatus : Des poupées entières en équilibre sur quelque cadre aux têtes de poupées enfermées dans une cage à oiseaux ; des bras et mains de baigneurs aux cuvettes de WC miniature ; des instruments de musiques aux peaux d'animaux, des têtes de poupées –récurrentes- aux chiffons déguenillés, des oiseaux en vol aux squelettes humains, etc. Les uns suspendus, les autres entassés… Les uns totalement visibles, les autres à demi-cachés derrière un autre objet tant est dense l'installation de l'artiste !... 

Tout cela présenté en vrac, géographiquement incongru. Expérience réalisée in-situ, subséquemment chaque fois unique. Un univers où se côtoient bois, métaux, argile… et installé dans la pénombre pour ajouter au mystère !