C'est la première fois qu'une telle més/aventure m'arrive ! Et finalement, je n'ai pas trop de regrets, vu qu'apparemment, les artistes concernés s'amusent beaucoup de ma bévue ! 

Mais il me faut avouer que ce que j'avais pris pour l'unique démarche de Feltheadz dont j'avais au printemps admiré l'installation tellement pleine de sens, est en fait l'œuvre de trois artistes ! Ont-ils l'habitude de travailler ensemble ? Ont-ils fait l'installation ensemble, alors que toute la journée je n'ai vu que Feldheadz ? Le mystère reste entier. 

Mais puisqu'il faut rendre à chacun ce qui lui revient : 

BERE ZINC qui se revendique de  La TAXIDERMIE CLONIQUE, (qui traite les clones de notre société, l'image de la poupée qui se veut représentative des perfections de nos visages et de nos corps)  est l'auteure des poupées mortes. 

SEBASTIEN LHOST, dit SEBALO UPCYCLING ART est le créateur des sculptures métalliques.

 Le reste étant l'œuvre de FELTHEADZ.

Et puis, il faut féliciter Hugues Leroy, l'organisateur du festival, qui a vu une telle cohérence entre les trois œuvres qu'il les a mises dans la même pièce. 

Jeanine Rivais

Bere zinc                            Sébastien Lhost                                Feltheadz
Bere zinc Sébastien Lhost Feltheadz

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LES INSTALLATIONS DE FELTHEADZ

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          L'intérêt d'une installation est que, contrairement aux peintures qui sont plates et aux sculptures autour desquelles le visiteur peut seulement déambuler, il peut "entrer dans" une installation ! 

          Mais pour qu'il ait envie de pénétrer dans la pièce investie, il faut que, dès la porte, il ait le sentiment d'un tout qui va lui raconter une "histoire", lui montrer un enchaînement logique ; et surtout pas des éléments séparés, divisibles, sans cohésion, qui seraient  une suite de parties autonomes. 

          A en juger par le temps passé –une longue journée- par Feltheadz à "installer son installation", il est sûr qu'elle a mûrement réfléchi au sens qu'elle voulait lui donner ; que chaque passage appellerait le suivant et qu'à la fin, ce visiteur pourrait suivre le fil de sa mise en scène. Tout en se créant sa propre histoire, forcément subjective ! 

 

          D'abord, l'artiste a tendu de noir la pièce entière qui lui était consacrée, obtenant grâce à des lampes judicieusement placées, un clair-obscur qui baignait l'ensemble. 

          La première "scène" proposait un étrange personnage immense, au tronc tubulaire à la manière d'un totem ; aux multiples têtes cornues ; aux bras démesurés scintillants. Sous lesquels étaient agenouillés, d'un côté un animal, de l'autre un humain : Etait-ce l'idée d'un monde ? Dans lequel un Dieu étendrait sur ses créatures sa protection immémoriale ? 

          La seconde scène était celle de la naissance, sous le regard d'un énorme œil fixé dans un arbre mort placé dans un angle. Que voyait donc cet œil ? La formation d’homoncules fixés sur la tenture noire ? Cet œil était-il celui du Dieu de la "scène" précédente, déjà veillant sur ce nouveau monde ? 

          Venaient ensuite des animaux, aux formes bizarres. Tels les têtards qui mutent en grenouilles, ces étranges allochtones étaient-ils nés des homoncules précédents ? Ils étaient bien là, tantôt corps annelé comme celui des vers, tantôt entourés de "plumes" multicolores ; posés au-dessus de nids dans lesquels des œufs étaient bien visibles. Tandis qu'un tableau fait de rouages soulignait peut-être le passage du temps ? 

Finalement, la comparaison avec la mutation d'un têtard n'était peut-être pas si incongrue, car dans la "cellule" voisine, sur une table couverte de dentelle, trônait un animal assurément cousin d'une grenouille !? 

          Puis, arrivaient les "humains", dans une lumière rouge sang ! Encore inachevés ? Déjà se reproduisant, telle cette "femme" le corps fendu du haut en bas, et saignant entre ses jambes, comme si elle venait d'accoucher ? Déjà guerroyant peut-être, car plus loin, une seconde, sans tête, avait un énorme trou dans la poitrine. Tous les autres avaient des antennes latérales, ou fixées au sommet de la tête. Et ils étaient nombreux à occuper l'espace. Le monde humain était-il déjà surpeuplé ? 

   Ainsi, Feltheadz a-t-elle ce jour-là créé l'évolution d'un monde. SON monde. Qui proposait en un choix délibéré, un peu de biologie, un peu d'histoire, un tantinet de Science-fiction et de fantasmagorie, un rien de  sentiment, de détermination… Beaucoup d'interrogations ; beaucoup de mysticisme ! 

          Une telle installation étant forcément unique, il serait intéressant de voir ce que deviendrait sa création en une autre circonstance, un autre lieu !

Jeanine RIVAIS

Le monde humain était-il déjà surpeuplé ?
Le monde humain était-il déjà surpeuplé ?

TEXTE ECRIT SUITE AU BIZ'ART FESTIVAL 2016 DE HAN-SUR-LESSE EN BELGIQUE.