PRIX LOUIS GUILLAUME 2002 

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          Pour la XXVIIIe fois depuis 1973, le PRIX LOUIS GUILLAUME DU POÈME EN PROSE a été attribué (depuis plusieurs années, dans le cadre vénérable de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris).

          C’est Philippe Jones, auteur de l’ouvrage intitulé « Domaines en cours » (Éditions Le Cormier) qui en est le lauréat.

          Le Prix consiste en un séjour l’année suivant l’attribution du Prix, en l’île de Bréhat (île d’enfance de Louis Guillaume 1907-1971).

          Les poètes de poésie en prose peuvent adresser en trois exemplaires leurs ouvrages au siège de l’Association : (Lazarine Bergeret - 114 ter, avenue de Versailles - 75016 PARIS. Téléphone et fax : 01 45 27 35 65). Recueils écrits en français et publiés (exceptés à compte d’auteur) dans le courant de l’année du Prix ou la précédente.

 

          Poète sensible et généreux, ami et correspondant des plus grands poètes, écrivains, etc., Louis Guillaume écrivit aussi de fort jolies histoires, dont l’une d’elles qui, en notre période troublée, est un véritable rayon de soleil :

          « La trompe de la paix.

          Cet empereur aimait à la folie les chats et les oiseaux, et il aurait voulu son palais empli de ces gracieuses bêtes en liberté. Les chats ne demandaient pas mieux, mais les oiseaux n’y tenaient guère ! L’empereur promit une forte récompense à qui y parviendrait.

          Un jour, un étranger se présenta pour tenter la chose. Il y avait dans le jardin impé¬rial une énorme trompe de bronze plus haute qu’un homme, reposant sur son embouchure, que l’on appelait la Trompe de la Paix. Elle était si lourde qu ’elle semblait enracinée et que personne n'avait jamais pu la soulever.

          L’étranger la porta sans effort à ses lèvres. Ses joues, son cou, les veines de son front se gonflèrent, et l'instrument laissa échapper un petit « Couic ! ».

          Si petit fut-il, tous les oiseaux l’entendirent et vinrent voleter dans le palais, se posant partout, jusque sur la tête de l ’empereur.

          L'étranger réédita son exploit et, cette fois, la trompe de bronze émit un timide « Miaou ! »... auquel répondirent tous les chats accourus.

          Enfin, l’étranger se mit à exécuter un air si entraînant et si doux à la fois que chats et oiseaux dansèrent ensemble toute la nuit sous les yeux ravis de l’empereur et de sa cour. Même après le départ de l’étranger, la trompe continua de jouer chaque soir toute seule et la fête recommençait jusqu’à l’aube. Pendant la journée, tout le monde se reposait... Il y a au moins cinq mille ans de cela. Le tombeau de l’empereur et les ruines de son palais ont disparu sous une épaisse végétation. Et la Trompe de la Paix est si profondément enfouie qu’on n’a pas encore entrepris de fouiller pour la retrouver. »Louis GUILLAUME

Jeanine RIVAIS

 

CE TEXTE A ETE PUBLIE DANS LE NO° 48 D'AVRIL 2003 DE LA REVUE DE LA CRITIQUE PARISIENNE.

 

         L'entretien de Lazarine Bergeret sur la VIE ET la MORT DE LOUIS GUILLAUME, avec Jeanine Rivais est à lire sur ANCIEN SITE : http://jeaninerivais.fr Rubrique POETES