BANN'ART ART SINGULIER ART D'AUJOURD'HUI 2017

TRENTIEME FESTIVAL

DISCOURS INAUGURAL DE LA PRESIDENTE

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           Bonjour et merci à tous pour votre présence à l’inauguration du trentième festival de Bann’Art "Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche, la liberté est en voyage". Qui aurait pu imaginer que nous fêterions un jour la trentième édition ? Et pourtant nous y voilà… on ne voit pas le temps passer, comme le disait l’ami Ferrat qui participe à sa façon au Bann’Art avec les titres de quelques éditions. 

          Pour cette année 2017, nous avons ouvert un nouveau lieu "À l’ombre bleue du cèdre" où se trouve désormais la boutique du festival. C’est aussi un lieu culturel de rencontres artistiques créé pour cet anniversaire ; un formidable épilogue à cette belle aventure de presque trente ans ! Cette année, vous pourrez y admirer une exposition vitrine d’une quarantaine d’artistes qui rendent hommage à Jean Ferrat, auteur, compositeur interprète. Une magnifique exposition grands formats à voir absolument ! Cet immense poète engagé et humaniste, ardéchois d’adoption accompagne le festival Bann’Art, inexorablement.

          L’année 2017 sera la dernière du catalogue des artistes, eh oui Jeanine, c’est irrévocable, il faut parfois être raisonnable ! Ces brochures resteront l’apanage et la mémoire de ce festival atypique, singulier et pluriel. La collection est impressionnante ! dix-huit catalogues d’artistes dont certains sont doubles avec des singularités parfois, vingt-trois  monographies, cinq catalogues à thème et trois carnets de voyage. Vous pourrez vous les procurer à la boutique et profitez-en pour compléter votre collection ou faire des cadeaux car cette année nous déstockons tous les anciens catalogues à 1 €.

 

          Bann’Art, la belle histoire… C’est en 1989, que mon cher et tendre, alors maire du village, conscient du potentiel culturel de la commune m’a demandé de m’occuper de culture et en particulier de faire des expositions. J’étais déjà passionnée par les arts plastiques et un peu collectionneuse, mais je n’aurais jamais imaginé que cette nouvelle mission allait devenir une véritable passion qui allait occuper une grande partie de mon temps. Le Bann’Art, c’est le fruit d’années de travail, de passion, de doute, d’espoir, d’enthousiasme, mais aussi de rencontres et d’amitié. Je suis partie la fleur au fusil dans cette aventure. Mes priorités ont été de penser aux artistes et aux amateurs d’art et de culture, de parler d’émotion, de sensualité, de racines, de mémoire, de combats et d’espoir. J’ai tourné le dos aux dogmatismes et aux discours arrogants et sectaires. J’ai souvent rencontré des artistes dans le secret de leurs ateliers propice aux confidences les plus intimes. Le monde de l’Art est fascinant à plus d’un titre. Chaque créateur a son propre territoire d’expression unique et reconnaissable entre mille, avec des valeurs d’authenticité, de qualité et d’originalité. Les acteurs de la Culture sont les témoins de leur époque et ils laissent aux générations futures les traces de leur histoire. Pour l’anniversaire de la trentième édition, "À l’ombre bleue du cèdre", ce lieu de rencontres culturelles, est pour moi, un nouveau challenge. C’est parce que je suis à la recherche constante de ces émotions que je vis l’aventure de ce lancement avec enthousiasme et confiance. Si, modestement, je peux aider à la rencontre de ces univers qui trop souvent s’ignorent et qu’on ignore alors je dirai que mon idée était une vraie bonne idée. Et chacun sait que ce sont les idées qui font avancer le monde en l’aidant à sortir de la barbarie. "Autant qu’il nous semble raisonnable et fou, nous irons ensemble au-delà de tout…", comme le disait l’ami Ferrat dans " L’amour est cerise ". 

   

       Depuis 1989, " Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche", ce sont plus de mille artistes qui ont exposé avec l’association 3A, d’abord à la salle et la grotte du Roure puis à partir de 2000 au festival Bann’Art. Mais la mort est aussi là pour rappeler la vie et des artistes nous ont quittés pour le pays des étoiles.  Ce printemps 2017, la douce et lumineuse "Chantal Roux, artiste corps et âme" (titre de sa magnifique monographie), s’en est allée. En 2002, c’est elle qui avait réalisé la couverture du premier catalogue du festival avec son tableau "Tchin".  En 2017, elle a fait celle du dernier catalogue avec son magnifique tableau "La glycine blanche" qu’elle a réalisé en hommage à Jean Ferrat et qui est exposé "À l’ombre bleue du cèdre". Alors, ma douce Chantal, je te dédis ce trentième festival, tu restes toujours dans nos cœurs, tes œuvres te perpétuent, rare privilège des artistes, et j’ai même mis ton chapeau "oiseau".

          Pour des raisons de santé, cette année 2017 a été bien compliquée pour moi. Espérons que l’année prochaine, je serai en meilleure forme, le programme 2018 est déjà sur le blog et les candidatures sont déjà nombreuses. Alors, comblé de ces présences fidèles… ou infidèles… et nourri d’un passé de presque trente ans, le Bann’Art poursuit sa route. La reconnaissance n’est pas nécessaire à sa réalité, le plaisir simple d’être ensemble ne demande pas pourquoi, il se comble par lui-même ! L’aventure continue…

 

          Bon festival à tous, savourez-en toutes les oeuvres avec curiosité, passion et tendresse. Profitez de ces moments de partage et de convivialité, le temps passe si vite… Parlez-en autour de vous, à votre famille, à vos amis, à vos ennemis mais pas à vos chiens… Dimanche 20h, c’est fini… Il faudra attendre le deuxième weekend de septembre pour l’exposition "Têtes à têtes, portraits de famille de Caboch’arts" pour la dernière exposition de Bann’Art 2017 ! Et pour commencer ces moments de convivialité, je vous invite maintenant à partager le verre de l’amitié sur l’esplanade du château.

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Discours prononcé par Marthe Crégut-Pellegrino, dans les Ecuries de Banne, le 5 juillet 2017.