PRAZ SUR ARLY : FESTIVAL 2003

UNE MANIFESTATION ARTISTIQUE, UN COUPLE FONDATEUR, UNE CONVIVIALITE

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QUESTIONS A VIRGINIE BAUMGARTEN, dite VIRGINIE

(Accompagnée de son oncle, M. BAUMGARTEN)

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         Jeanine Rivais : Virginie, tout le monde ici, est content de vous retrouver. Depuis combien de temps peignez-vous ?

          Virginie : Je ne sais pas.

         Monsieur Baumgarten : Depuis sept ou huit ans, à peu près. 

 

       J. R. : Mais avant, est-ce que vous dessiniez, sans penser à être peintre ? Et à quel moment avez-vous décidé que vous aviez envie de faire des grands portraits ?

        V. : Oui, je dessinais. J’ai commencé avec Marianne.

 

         J. R. : Et qu’est-ce que Marianne vous a apporté ? Qu’est-ce qu’elle a changé ?

         V. : Je ne sais pas.

       M. B. : Je crois que c’est venu petit à petit, en feuilletant des albums de peintres connus comme Van Gogh, Gauguin, Chagall. Je crois qu’à un moment, elle s’est dit : « C’est beau, je vais essayer de le copier ». C’est tout simple.

        V. : Oui, j’ai essayé de les copier.

 

        J. R. : Et quand vous montrez de beaux portraits tellement originaux, comme ceux qui sont devant nous, vous avez l’impression d’avoir copié sur qui ?

        V. : Celui-là, je l’ai copié dans mon book.

        J. R. : Oui, mais ce book, ce sont déjà vos dessins. Je veux dire, sur quel peintre avez-vous le sentiment d’avoir copié avant ?

        V. : Je ne sais plus.

       M. B. : Je crois qu’au moment où elle peint, ce n’est plus sa préoccupation de savoir sur qui elle copie. Elle feuillette des albums, elle trouve qu’un portrait est beau, et elle veut le peindre. Et puis elle oublie l’auteur.

        V. : Oui, c’est comme ça.

        J. R. : En fait, il y a longtemps que je pense que cette idée de « copier » n’est là que pour la sécuriser. Qu’elle travaille de façon très originale.

     Virginie, je voudrais que vous m’expliquiez votre travail, que vous me disiez comment vous le sentez ?

          V. : Ca me plaît bien.

 

        J. R. : Oui, bien sûr. Mais supposons que je sois aveugle, je ne peux pas voir votre travail. Il faut que vous me disiez ce que vous avez peint.

         V. : Ah ! Je peins des têtes. Ca donne des personnages. C’est des gens que j’aime. 

 

         J. R. : Celui qui est derrière nous, en noir, avec la bouche un peu de travers, est un tableau ancien. Qui est-ce ? Pourquoi est-ce que vous aimez celui-ci ? Et sur cet autre, qui est plus récent, on commence à voir un beau  vêtement, avec des boutons, etc. Pourquoi celui-ci est-il fait différemment ?

          V. : C’est le portrait de Catherine. J’ai voulu la faire belle.

 

          J. R. : Je vois que vous avez changé. Et que maintenant, vous peignez soit des paysages, soit des portraits. Ou des petites scènes dans le jardin… Cela fait partie de vos projets, de changer, d’ajouter d’autres sujets, des décors derrière les personnages ?

         V. : Je ne sais pas.

        M. B. : J’ai une explication, mais je ne suis pas absolument sûr qu’elle soit la bonne. Virginie a pris de l’assurance, elle est capable donc maintenant d’ajouter des détails. Elle peut aussi maintenant laisser un tableau pour revenir à un autre. On a toujours l’impression qu’elle redémarre, qu’elle reprend le tableau là où elle l’avait laissé, comme s’il n’y avait pas eu d’interruption. Je suis très sensible à son évolution, surtout dans l’évolution des détails, et dans les teintes qui sont en train de devenir plus douces, plus harmonieuses. Les premières étaient très dures, des flashes jaunes et rouges, et maintenant, elles semblent plus sereines. Presque du pastel. 

         V. : Oui. C’est ça.

 

         J. R. : Alors, pourquoi est-ce que ce n’est pas vous qui me l’avez dit ?

         Elle s’en tire à bon compte, parce qu’elle sait que vous allez répondre à sa place.

         M. B. : Je voudrais venir à la question que vous avez posée aux autres concernant le festival : Et dire que nous avons constaté une évolution dans la facilité de communication de Virginie, depuis deux ans. Ce festival a été pour elle un déclencheur. Et elle parle beaucoup plus volontiers qu’avant. Pour nous, c’est le gain essentiel. Elle se mélange aux gens. Elle est à l’aise avec les gens.

         V. : Oui.

 

         J. R. : Et vous vous sentez bien avec les autres artistes ? Ils sont tous gentils avec vous ?

         V. : Oui. 

 

         J. R. : Et vous savez qu’ils admirent tous beaucoup votre travail ?

         V. : Oui.

 

Virginie se met à rire, et regarde avec beaucoup de fierté le travail dont il vient d’être question.

 

       Entretien réalisé le 28 juillet 2003.

 

BAUMGARTEN VIRGINIE : TEXTE DE JEANINE RIVAIS "LES PORTRAITS DE VIRGINIE BAUMGARTEN DITE VIRGINIE" : BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA N° 71 DE JANVIER 2002  Rubrique : Ve FESTIVAL DE PRAZ-SUR-ARLY. 

Et http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS RETOUR SUR PRAZ-SYR-ARLY 2001

Et "CINQ QUESTIONS A VIRGINIE" : PRAZ-SUR-ARLY 2003. Et aussi / http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique RETOUR SUR LE PRINTEMPS DES SINGULIERS 2003.