L'ILE DES POUPEES

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           Le visiteur curieux, mais désargenté, qui "parcourt" le monde via Internet, peut un jour, découvrir l'île de Xochimilco, au Mexique. 

 Il  apprendra alors que cette île a une grande valeur économique et culturelle. Au point que, pour la protéger, a été délimitée en 1986, une zone de 89,65 km² comprenant un grand nombre de monuments antérieurs au XIXe siècle, aux alentours des lacs de Xochimilco et Chalco. 

          Qu'y sont implantées et entretenues des "chinampas" c'est-à-dire des réseaux de canaux et d'îles artificielles, généralement rectangulaires, dépassant d'environ un mètre de la surface de l'eau.             Que ces canaux étaient naguère creusés pour faciliter l'écoulement de l'eau. On disposait ensuite cette boue très riche en nutriments sur l'île, maintenue par un réseau de branches de canne (jonc, canne de maïs) et de feuillage. Des semis étaient ensuite réalisés dans un mélange de boue et de feuillage, et étaient enfin déposés sur l'île. Des arbres étaient également plantés afin de limiter l'érosion de l'île par l'eau.

          Qu'un autre attrait est l'énorme variété de plantes et de fleurs en vente.

          Qu'en plus de cela, Xochimilco est le seul endroit au monde où il y ait des fêtes les 365 jours de l'année, un dicton dit même qu'il y a plus de fêtes que de jours de l'année.

Et que, pour toutes ces raisons, l'Unesco  a déclaré l'île patrimoine mondial de l'humanité le 11 décembre 1987.

 

          Cette île a été "découverte" par mon mari Michel SMOLEC, grand fouineur des espaces intersidéraux !  Tellement enthousiaste que moi qui, d'habitude, ne parle que de lieux magiques plaisants, tristes, émouvants…, trop souvent abandonnés, j'ai eu envie de présenter celui-ci, sur-visité. Alors si, comme Michel, vous aimez les émotions fortes, cliquez sur : 

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          Alors, vous vous  demanderez pourquoi, toujours sur Internet (et en vrai, bien sûr), cette île est classée parmi Les TRENTE LIEUX LES PLUS SINISTRES DE LA PLANETE ?

Pourquoi  toutes les rubriques se rapportant à cette île titrent avec les adjectifs les plus superlatifs : "perturbante", "effrayante", "terrifiante", "flippante", geek", etc. 

 

La réponse à ce questionnement est simple : Toute l'île n'est pas idyllique : Une partie reste marécageuse et a donc été très longtemps abandonnée. Ce n'est que dans les années 90, lors d'un programme de nettoyage des canaux, que l'on a découvert ce lieu tellement inattendu, et que l'île a commencé à être abondamment visitée par des touristes venus en "trajineras" ou gondoles locales.

Goût du tragique, du macabre ou des ambiances surréalistes ? L'île perdit alors son nom et devint : 

LA ISLA DE LAS MUNECAS

L'ILE DES POUPEES 

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Don Julian et sa cabane
Don Julian et sa cabane

Que s'est-il donc passé ? 

Début des années 50, un Mexicain Don Julian Santana Barrera, décide de quitter femme et enfants, et d'aller vivre en ermite au milieu de ces marécages. Il subsiste grâce aux produits de son jardin. Ainsi débute la légende. 

Les uns prétendent qu'un jour, il aperçoit sur un canal un cadavre flottant sur la rivière, non loin de sa cabane.  Qu'il tente de sauver la fillette. En vain, ce qui le chagrine très fort. 

Pour d'autres, il sait dès son arrivée, qu'une fillette s'est noyée dans l'un des canaux voilà bien des années. 

Quoi qu'il en soit, peu à peu, il se persuade qu'il sent la présence de la défunte. Et voilà qu'un jour, il trouve à l'endroit précis où l'enfant avait été repêchée, une poupée qui dérive au fil de l'eau. Il parvient à la rattraper.

 Il est sûr qu'il s'agit de la poupée de l'enfant, et que le hasard n'a rien à voir dans cette "rencontre" : la fillette lui a envoyé un signe car son esprit effrayé s'est réfugié dans la poupée.  C'est un appel au secours, en fait. Il décide donc de garder la poupée, et l'accroche à un arbre, pensant apaiser la morte.

 

          Inutilement ! Le fantôme de l'enfant continue de le hanter. Il décide donc de s'entourer d'autres poupées. Au début, il ne recueille que celles lui arrivant par les canaux. Mais très vite, il s'"aperçoit" que certaines sont elles-mêmes habitées par des esprits. Il lui en faut donc d'autres, plus, toujours plus ! 

          Le voilà, quittant son "ermitage" pour aller fouiller les décharges, échangeant les vieilles poupées des populations locales contre des légumes de son jardin, ne modifiant jamais leur aspect, se contentant à son retour de les accrocher dans les branches des arbres, sur les murs de sa cabane, aux feuilles de roseaux, etc. Devenues des centaines, elles cachent même parfois la végétation. 

 

          Peu à peu, l'humidité et le temps qui passe dégradent de plus en plus ces poupées déjà en mauvais état ; lesquelles se trouvent désormais là, pendues par le cou, attachées avec des fils de fer rouillés, poussiéreuses, couvertes de toiles d'araignées, leurs vêtements sales et déguenillés… Souvent en plastique, ce matériau chauffé par le soleil, s'est couvert de cloques. Certaines n'ont plus de membres, d'autres plus d'yeux, plus de têtes parfois… devenues nids à insectes qui poursuivent la dégradation. Bref,  l'île est devenue au fil du temps, une sorte de macabre mausolée ! 

 

Le 17 avril 2001, Don Julian Santana Barrera est retrouvé mort, à l'endroit précis où la fillette avait été retrouvée. Les uns disent qu'il est mort d'une crise cardiaque. D'autres sont "sûrs" qu'il est mort de peur ! Quoi qu'il en soit, il avait 80 ans ; et a vécu pendant 50 ans dans ce macabre marécage-cimetière ; au milieu des poupées/hommage à l'enfant défunte, ou contre-point des superstitions qui le faisaient les entendre gémir.

Alors, ami lecteur, si vous êtes partant pour le grand frisson, une fois arrivé à Mexico, demandez le chemin vers l'Ile des poupées (qui n'est pas inscrite sur les itinéraires touristiques), ce lieu considéré comme magique ; à tout le moins légendaire. Prenez place que l'une  des "trajineras" qui, en deux heures, vous y mènera. Mais soyez vigilant : certains voyageurs affirment que leur bateau a été irrévocablement attiré par les poupées, au point d'être contraint d'accoster ; d'autres les ont vues agiter leurs bras et leurs jambes, cligner des yeux… à leur passage ; d'autres encore ont entendu distinctement leurs chuchotements cauchemardesques, lorsqu'ils passaient par là à la nuit tombante !  Et tous sont définitifs : une fois sur l'île, vous vous sentirez littéralement entouré, observé par les âmes abandonnées qui sont condamnées à la hanter. Un malaise s'emparera de vous et vous renverra aux pires cauchemars de votre enfance. 

Jeanine RIVAIS

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Et puis, LECTEUR, si vous connaissez l'un de ces lieux magiques créés par des anonymes, artistes sans le savoir : Ecrivez à  la page contact de mon site : http://jeaninerivais.jimdo.com/ 

Ou à ma messagerie : jrivais89@orange.fr   

en me donnant l'autorisation de reproduire vos textes et images sur mon site.

 Merci d'avance