EVAsion DES ARTS

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TEXTES POUR LE CATALOGUE 2018

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Tous les textes sont de JEANINE RIVAIS, sauf ceux de l'INCUBATEUR qui sont de JEAN-PHILIPPE JARLAUD

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Le catalogue (couverture)
Le catalogue (couverture)

ADENIS FABIENNE 

          Les sculptures de Fabienne Adenis ont toujours ignoré l'angle droit ! Visages de femmes aux cheveux en cônes épointés, aux mèches folles battant au vent ; coiffe égyptisante entourant de près un visage aux traits parfaits, etc. Et, de courbe en courbe, elle se lance aujourd'hui dans une série d'animaux aquatiques : Cette démarche où l'adéquation entre le poisson "réel" et (vu son sourire de la bouche aux yeux)  l'homme sous-entendu va jusqu'au bout de sa logique, telle une métaphore de fabuliste : nageoires arrondies, écailles rentrées… le tout recouvert d'une épaisse couche de vernis brillants harmonisant l'ensemble.

 

CABRERA CAROLINA  

          Pas de ciel d'azur, pas de grand soleil ni de lumière éclatante chez Carolina Cabrera. Mais des peintures en demi-teintes où dominent les gris violacés. Pas de fonds signifiants mais des papiers couverts de cercles concentriques, spires, plantes exotiques… Et puis en avant-plan, un monde grégaire, sans respiration. Imprégné, même si l'artiste appartient à ces créateurs volontairement déracinés, qui se sont "désaccoutumés des coutumes", d'un langage laissé derrière, exprimé en un  langage nouveau, mais "façonné autrement" (dandy avec un chapeau à fleur, clown naviguant sur un poisson, et surtout l'œil caché d'un paysan Encostalado…)

CAROLINA CABRERA A OBTENU LE COUP DE CŒUR DU PUBLIC EX AEQUO 2018.

 

CATRY  

          S'agit-il de déraison, ou pratique-t-il de savants calculs, lorsque Catry propose ses jeux de formes et de couleurs basés sur des cloisonnements esthétiques ? Aucune figure, en effet, dans ces œuvres où l'artiste inscrit des pictogrammes dans des fenêtres colorées. Cette récursivité est d'autant plus impressionnante qu'il travaille sur le zinc, difficile à apprivoiser ; et que, de cet art de la composition qui structure savamment l'espace en jouant sur l'intensité des couleurs il veut suggérer et non représenter, "provoquer l'imagination et aspirer à cingler vers la liberté" (¹).  Une liberté qui passe donc par la poésie, l'art des couleurs et la vibration des lumières.

(¹) Bissière.

 

CERUTTI STEPHANE  

          Des assemblages, des volumes variables, souvent fantaisistes, toutes idées et libertés qui ont été pour Stéphane Cerutti une vraie révélation ! Oeuvres en mouvement, élancées, ascendantes ; dont la forme, quelle qu’elle soit, évoque des oiseaux. Fragiles, vulnérables. Et cette fragilité, cette vulnérabilité sont devenues une longue histoire d'amour entre lui et son sujet. Un travail de fine ciselure où chaque ligne, chaque cercle, chaque point… joue de la ligne, du cercle ou du point précédents. Où le visiteur a la chance de voir, certes, mais aussi d'"écouter" les sculptures musicales et de "toucher" ! 

STEPHANE CERUTTI A OBTENU LE 1ER PRIX DU JURY 2018.

 

DUFOUR PASCAL 

          Apparemment, Pascal Dufour a décidé de ne plus jouer sur les épaisseurs de matières. Et même si ses œuvres restent dans des noirs désespérés, des gris lépreux, ses maisons banlieusardes sont désormais griffées, râpées jusqu'à ce qu'il n'en reste que la substantifique moelle ! Les petites maisons bancales se pressent toujours aux pieds des immeubles, tentant d'apporter un peu de couleurs à cet univers. Le choix des titres ("Trois dames", "Prisu", "Pussy"..) laisse penser que l'artiste veut "peupler" ses rues qui paraissent d'autant plus vides que le visiteur a du mal à dénicher les rarissimes présences (des prostituées ? ) appuyées sur ses murs ! 

 

GIMAT HENRY 

          Après la neige… une nouvelle campagne. La route bordée d'arbres noircis par l'hiver est métamorphosée, silencieuse ; et à l'horizon des collines, de lourds nuages promettent à nouveau un épais manteau blanc. Figés sous la neige, la piscine gelée, désertée et l'arbre tout proche aux branches roidies de froid apparaissent sous un jour inhabituel. Personne. Pas un promeneur, pas un oiseau. Les paysages de neige hyperréalistes d'Henry Gimat sont vides de toute vie, de toutes couleurs hormis les ombres grises ; et ce choix esthétique où le visiteur "entend" l'infini silence, est volontairement… glaçant ! 

 

GIORIA NATHALIE  

          "Paysagiste abstraite", telle pourrait être la définition de Nathalie Gloria. Car, il s'agit de paysages, fantasmagoriques certes, mais si proches de la réalité ! Les épaisseurs sous-jacentes font vibrer les lourdes couches, travaillées au couteau, à la main peut-être ; à la recherche toujours des jeux de lumière. Les magnifiques espaces récurrents dans ses œuvres aux couleurs parfois opposées, mais sans jamais de hiatus, attestent de sa qualité de coloriste. Les espaces bousculés à la lisière des plages se heurtent à la paix et la sérénité émanant de surfaces calmes. Comme si tout était en équilibre et en parfaite harmonie.

 

JACQUETTE VIRGINIE  

          La sculpture de métal, intemporelle, est le fruit d'une pensée alliée au geste transformant la matière. Chez Virginie Jacquette, cette démarche s'appuie sur une opposition : l'habitacle et l'habitant : L'habitat est serré sur lui-même, sans intervalles, sans respiration. Subséquemment, l'habitant, tentant d'élargir son espace, est toujours en extension, étirant au maximum ses membres démesurés. Le métal se plie au gré des coups de marteaux sur les ajouts de tôles, pour donner vie à des figures filiformes au modelage raviné, convulsé, en  une vision enthousiasmante d’une création sculpturale vivante et  inspirée.

 

JOUOT ANNE-MARIE 

          L'univers d'Anne-Marie Jouot est un vrai chamboule-tout, car rien n’y est à sa place. Les protagonistes y sont placés en total déséquilibre. Si drus qu’ils n’ont pas assez de place pour être appréhendés dans leur entièreté : des uns, n’est visible que la tête ; des autres une ébauche de bras ; ailleurs un buste ou une jambe. Et le plus étonnant est que, malgré cet apparent désordre, ses personnages ont l’air d’adorer ce jeu puisque leur visage "taillé à coups de serpe" est "fendu jusqu’aux oreilles" en un sourire. Ces expressions populaires convenant à merveille à ces petits êtres qu’aucune connotation sociale ne définit. 

 

KOSTER HEKO  

          Heko Koster cherche dans ses photos le statisme, le poids du passage du temps. Et ses images jouent uniquement sur les plages de couleurs. Tantôt quelque tronc fossilisé, un bord de mer déchiqueté offrent leurs reflets rouillés auxquels se mêlent des nuances jaspées d'une extrême délicatesse… Tantôt des violines niellées d'arabesques fluent vers de minuscules traces rouges, des cristaux opalins jouent avec la lumière… Tantôt encore, des bleus iridescents, d'une pureté absolue, scintillent, suscitant le rêve. Car les photographies de cet artiste, d'une extrême poésie, exposent finalement l'intime, le sensible, un voyage dans la complexité des émotions.

HEKO KOSTER A OBTENU LE 2E PRIX DU JURY 2018 EX AEQUO.

 

MARCHAND PATRICE  

          Quel besoin contradictoire (ou complémentaire peut-être) fait de Patrice Marchand un artiste abstrait ou figuratif ? Abstrait –mais l'est-il vraiment ?-ses œuvres proposent des vibrations de couleurs sombres, des gris de cendres autour de quelque feu rougeoyant ; sont composées parfois comme des collines dont les strates horizontales génèrent des formes fragmentées ; ou comme de petits étangs dont les eaux verdâtres captent la lumière. Figuratif, des partitions verticales ou horizontales séparent chaque image, cernant de parois grises l'enfant placé au centre ; ajoutant des éléments déchiquetés qui contrastent avec la fermeté des demi-visages.

 

MERCKY FRANCK  

          L'usure du temps ! Elle est présente sur toutes les pièces métalliques de récupérations qui servent à Franck Mercky à réaliser son si étrange bestiaire ! Témoignage logique, puisque ses "Bêtasaures", "Craquosaures" et autres "Craquorétus" datent, comme chacun sait, de la plus lointaine vie sur terre ! Ainsi, découpés, ajourés, tachetés ; parfois même récemment peints en tenues de camouflage, proposent-ils leur impertinence provocatrice… D'autant que ça remue, de la tête à la queue ! Et ça bouge, ça se déplace ! Chacun a le droit de toucher ! Pour le plus grand bonheur des enfants… petits ou grands ! 

 

MICHELON YOLANDE  

          La laque ! Il y a trois millénaires qu'elle a subjugué des artistes en Chine ; et Yolande Michelon depuis plus d'une décennie ! Technique difficile s'il en est ! Car à chaque étape (ponçage du support ; enduit gras extrêmement fin ; couleurs à base de pigments en poudre et de vernis gras) il faut  attendre pour que la couche ne gaufre pas, que des risques de fondus non désirés ne puissent advenir. Mais quel plaisir pour le visiteur de  regarder les belles surface rouges et brillantes, et quelle récompense pour l'artiste de voir l'œuvre prendre forme, se confectionner ; sachant que malgré les difficultés à vaincre, elle s'est engagée sur la voie royale ! 

 

PATTAR LUCILE 

Hésitant entre paysage réaliste et paysage suggéré, Lucile Pattar ne situe ses œuvres qu'au moment où le soleil peint le ciel d'un bleu azur profond. Si l'ensemble est concret, tous les éléments de la nature se retrouvent à contrejour, et se détachent noirs sur l'horizon, purs moments de paix, légères approches  gestuelles, magnifiques combinaisons de couleurs sombres et chaudes. Suggérés, ce sont alors des enrubannements rectilignes parallèles, jouant de leurs différences de longueurs. Ou de larges aplats qui s'entrecroisent, s'encastrent les uns dans les autres , se poursuivent, formes nuagères aux contours incertains. Chaque paysage se transforme dans l'imaginaire du regardeur, se partage entre le vériste et le fugace ; toutes compositions formant  un ensemble artistique et un chromatisme harmonieux.

 

PERON SEZNY  

"Forte dans la liaison... fragile dans la feuille… Sereine dans le plein... vulnérable dans la veine". Telle est la gageure à laquelle se livre quotidiennement Sezny Peron qui se complique un peu plus la tâche en utilisant des ardoises sur lesquelles apparaît, indélébile, le passage du temps : coulures, rayures, rouilles… De tous ces accidents, il joue pour tracer des lignes droites qui vont droit au but : C’est définitif, quasi-mathématique. Et pourtant, tout y est incertain, rien n’est jamais définitivement établi. N'est-ce pas ce défi qui le met en parfaite osmose avec le matériau ?  

 

PRIJENT MYRIAM  

          "Staffeuse stucatrice", rarissimes dénominations  pour un matériau inattendu mais familier pour Myriam Prijent : le stuc. Faut-il considérer qu'avec ce travail, elle est à la naissance du monde, dont chaque "Bubble Sky" serait un œuf/nuage d'où émergeraient partiellement ses personnages humanoïdes ? Partiellement parce que les uns tentent d'en arracher leurs pieds, d'autres y ont encore la tête. Et chacun est conçu sur un fort contraste entre les peaux grumeleuses des corps raboteux, apparemment non terminés, et les "nuages" lisses ondulés, aériens, couverts de dessins fantasmagoriques , très gestuels par rapport à la lourdeur des anatomies.

 

ROSIER THIERRY  

          Les femmes de Thierry Rosier sont toutes physiquement posées. Avec beaucoup de douceur dans les lignes et les attitudes.                 L'artiste ne semble pas se fixer une idée préconçue vis-à-vis des proportions ; mais écouter son instinct, avec une façon bien à lui de surallonger les jambes pliées ou croisées. Chaque œuvre témoigne aussi de son envie d’exprimer les vides et les pleins, l’espace, la lumière, la résonance avec une ombre, tout ce qui fait partie de la troisième dimension. Enfin, parler toujours de l’être humain, de la sociabilité (bien que ses femmes soient presque toujours seules) ; des regards qui parlent même si les yeux sont presque toujours clos ! 

 

SIMONNET PHILIPPE  

          Depuis longtemps, une profonde complicité lie Philippe Simonnet au métal. Choisissant d’instinct telle ferraille, il laisse le champ libre aux émotions nées des résistances différentes suivant les provenances, des cassures, des torsions... du vécu de l’objet qu’il investit ; de la force du feu qui prolonge sa main, impose son fantasme... A ce stade, intimement “soudé” à la matière, il décide d’intervenir sur la trace du temps ; de jouer avec les passages rouillés et ceux qu'il rend brillants : contrecarrer la nature en créant de nouveaux cycles ; provoquer des horizontalités robustes, des verticalités élégantes, d’harmonieuses linéarités :   jouer les démiurges, en somme.

 

SOUCHON MONIQUE, alias MOSOU  

          Les histoires que se raconte Mosou sont toujours tirées de lointains souvenirs ou de vieux contes parlant de gens, d’animaux… Des histoires "d'ailleurs", en somme ! Des histoires de gens qui ont la tête creuse parce qu'ils ont toute leur vie pour la remplir ! D'animaux qui parlent de voyages, tel l'éléphant… Des œuvres pleines de bonhomie, de couleurs, d'humour, qui par leur petit côté rétro, emmènent le visiteur vers un temps où animaux et humains se parlaient. Des histoires fantasmagoriques, en somme ! 

 

SUCCAR LAURETTE 

          Laurette Succar est poète. Cherchant à harmoniser ses écrits et ses recherches plastiques, elle en est venue au plus difficile d'entre elles : le papier plié ! Et c'est ainsi que n'utilisant que de fragiles papiers artisanaux, elle les coupe, les broie, les plie à tous ses caprices pour donner forme à ses idées, créer et inventer volumes et surfaces. Ajoute des collages qui multiplient ombres et nuances ; des plumetis parfois, ou des écritures –poésie oblige- au gré de son imaginaire, avec sa sensibilité qui apporte une touche de poésie et de délicatesse. Créant ainsi livres ou dépliants, des œuvres contemporaines originales, rares, uniques.

 

TRUONG HOAI-NAM alias NAMT

          Au fil des années, Hoai-Nam Truong n'a toujours pas "rencontré"  l'angle droit ! Et comme naguère, ses personnages révèlent une grande tendresse avec beaucoup de douceur, des mouvements calmes et sereins. Par contre, placés côte à côte,  ils ont conquis leur place au sol et chaque "famille" (père, mère, enfant) regarde droit vers le spectateur en off. Si le père n'est pas là, mère et enfant prennent leurs aises, étendus sur un canapé. Toujours sur des fonds très ornementés. Le tout, dans de belles couleurs allant des ocre aux bleus gris, où se glisse parfois une plage de rouge adouci. Créant ainsi un univers poétique, un peu nostalgique,  en rupture avec l'espace "réel".

 

VAILLY ERIC  

          Eric Vailly a-t-il réellement voyagé de par le monde ? Ou bien possède-t-il dans ses gênes de lointains ancêtres qui l’emmèneraient depuis des décennies en des endroits de fantaisie ? Ou bien encore sa curiosité, son imagination et son talent l’ont-ils poussé à imaginer des constructions faites tout simplement de matériaux de récupération ? Toujours est-il qu’il est l’auteur d'une très abondante œuvre sculptée (habitacles, bateaux…), conçue avec une grande unité, des associations inopinées surgies de son imaginaire. Des recherches formelles et des fantasmagories poétiques  qui font rêver ses visiteurs !

ERIC VAILLY A OBTENU LE 2E PRIX DU JURY 2018 EX AEQUO.

 

VAILLY ODILE  

          Pour Odile Vailly, le fil de fer est une histoire, SON histoire. Qui vient de son enfance où elle vivait dans les vignes ! Elle travaille dans deux directions : l’une qui touche les insectes et utilise les minuscules éléments de ses glanes (coquillages, esquilles de bois…) ; et un travail de foule qui est un peu différent. Tantôt de simples assemblages ; tantôt des œuvres en 3D. Avec une recherche de la lumière primordiale dans son travail. Un jeu de calcul de la distance qui lui permet d’installer les ombres. Comme si elle dessinait avec le fil de fer ; et que l’ombre génère un moment magique.

 

VANVISTHUYSE CLAIRE 

          Le visiteur regarde les oeuvres de Claire Vanvosthuyse. Et il jure que ce sont des gravures ! Mais non ; ce sont des photographies ! Travaillant en noir et blanc, les questions se posent alors de savoir si elle est bien de ceux appelés "pictorialistes" ; comment elle peut suggérer avec tant de force et d'évanescence  des fleurs ou des étoiles de mer ? A moins que ces visions du regardeur ne soient que subjectives ? Qu'a-t-elle fait à l'origine ? Est-elle partie d'un dessin dont les images apparaissent et disparaissent, comme des souvenirs qui nous échappent lorsqu’on croit les saisir ? Ou… d'autre façon ? Nul doute que l'artiste aura à répondre à mille interrogations !

 

VILLE JACQUES  

          Que penseraient Virgile et Victor Hugo, s'ils voyaient leurs "Oceano nox" illustrés par Jacques Ville ? Nul doute qu'au réalisme de leur poème, ils ressentiraient comme une réponse l'œuvre de l'artiste ! Sauf que ce dernier opte avec ses collages, sur la pollution plutôt que sur le naufrage ! Et "Moby Dick" prise dans des filets sous les goémons ne le rejoint-elle pas ? Finalement, poèmes ou collages, tous tentent de mettre en évidence la fragilité humaine mais son acharnement à lutter contre la nature. La conclusion étant que pour l'un comme pour les autres,  le face-à-face homme / océan  ne peut aboutir qu'à la destruction de celui-là et celle de la planète ? 

 

ZINK MARIE-THERESE  

          S'appeler  Marie-Thérèse Zink et travailler le zinc, n'est-ce pas ce que les artistes médiumniques de naguère appelaient "entendre des voix" ?  En tout cas, fatalité ou non, son matériau fétiche en fait une "artiste-zingueuse" ! Elle réalise de nombreux assemblages en transformant, recréant en  jouant des traces laissées par l'érosion et l'agression de la pollution, sur ces plaques originelles. La matière corrodée et malmenée par les ans, récupérée, utilisée telle quelle, donne à ses œuvres une certaine rudesse. Ainsi naissent des compositions conjuguant des pièces soudées à tous les stades de la corrosion ; mais aussi, avec un brin d'humour, des couples enlacés ou un promeneur battant la campagne sur ses longues jambes fildefériques ! 

MARIE-THERESE ZINK A OBTENU LE COUP DE CŒUR DU PUBLIC EX AEQUO 2018.

 

SANTANA CHARLOTTE 

          En presque voisine, Charlotte Santana a découvert EVA en cours d'année. Trop tard pour figurer au catalogue. Mais la Commission a décidé de l'inclure dans les exposants 2018. 

Encore très jeune,  Charlotte Santana, d'origine portugaise, fait de fréquents séjours dans son pays natal, d'où elle rapporte de magnifiques photographies originales. D'autant que le village où elle les "prend" a pour spécialité d'être totalement hors-la-loi (construit sans autorisation) et de ce fait menacé de destruction ! Belles images toujours en noir et blanc. Portraits d'autochtones aux visages burinés ; oiseaux marins chapardeurs de poissons à peine sortis de la mer ; chevaux énormes tirant vers l'eau les barques… 

 

          Alors, nostalgies ? Souvenirs colorés de voyages/retours aux sources de sa jeune vie ? Les oeuvres de cette artiste sont tellement réalistes qu’elles pourraient être ethnologiques… 

          Ou bien l’artiste a-t-elle d’emblée l’œil du curieux, celui qui, en une fraction de seconde "sent" ce qui est étrange ? Puis l’esprit de qui a envie de collecter, rassembler, "commenter", figer pour l’éternité des faits, des lieux, des personnages, mille petits riens ? La volonté, enfin, de faire "voyager" son visiteur, lui faire découvrir ce qui, elle, l’a fascinée ? 

 

L'INCUBATEUR 

Cette année encore, les EVAsions des Arts accueillent de jeunes artistes de l'ENSA Dijon.

Nouvelles techniques, nouveaux imaginaires, nouveaux champs de recherche, nouvelles définitions de l'art…

Les textes sont de JEAN-PHILIPPE JARLAUD.

CAMILLE MOREAU (Etudiante en 2e année)

          Camille Moreau explore l'histoire des êtres, de leurs beautés à leurs plus grands maux : contes et désillusions, fictions et réalités, dans la tendresse et la violence. Que ce soit la vidéo, le dessin, la sculpture ou la photographie, tous les moyens sont bons pour explorer l'invisible.

 

GALLANE DECERLE (étudiante en 3e année)  

          Gallane Decerle, par la vidéo et la photographie, travaille sur les difficultés à vivre des jeunes. Dans une société surmédiatisée, où les problèmes sont plus évoqués qu'écoutés, elle recueille leurs témoignages.

Dans la série photographique "Regarde", elle donne à voir un corps féminin dont la pureté se heurte à un lieu qui, lui, se détruit peu à peu, inquiétant comme le temps qui passe. 

 

JEROME LAVENIR (étudiant en 5e année)  

          Jérôme Lavenir utilise la photographie, la vidéo, le dessin, le volume et les installations. Ses travaux questionnent nos perceptions, nos points de vue et, plus généralement, notre présence à l'espace, avec un certain sens du paradoxe et de l'ironie.

Collisions d'éléments de la ville, assemblages fantaisistes, les photographies de sa série "Hommes du monde" donnent à voir des rêveries urbaines, poétiques et absurdes. 

 

VENITIA MANCANI (Etudiante en 5e année)  

          Le travail de Venitia Mancani s'articule autour du corps féminin, de la violence qu'il subit, autant que celle qu'il pourrait infliger ; mais aussi autour de la notion de pureté et de la vision actuelle de ce qu'est une femme "bien sous tous rapports".

          Ses œuvres, parfois grinçantes, toujours ambiguës, sont traversées de références culturelles, sociales et politiques ; elles sollicitent le spectateur, aspirent à l'échange, à la prise de conscience.

 

 

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Et puis, pour distraire le public revenu de son périple vers les artistes, le caricaturiste LAURENT BATTISTINI a croqué avec humour et talent, les volontaires amusés. (De 16 à 19 heures)