BANNE 2015 : Un festival jouant sur la mémoire 

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Les affiches du XXVe et XVIe festivals
Les affiches du XXVe et XVIe festivals
Image illustrant le texte dans le catalogue
Image illustrant le texte dans le catalogue

Seize ans déjà ! Et vingt-six festivals ! 

Qu’est-ce qui, chez le couple Jean-Claude Crégut et Marthe Pellegrino, a généré au début du XXIe siècle, une motivation suffisante pour créer dans leur minuscule village, un festival d’Art singulier ? S'y investir depuis lors totalement, de façon bénévole ? 

A coup sûr, un intérêt depuis longtemps vivace pour les créations marginales, à tout le moins originales ; un brin de nostalgie peut-être pour la perte de certaines valeurs de l'Art dit "contemporain" ; beaucoup de passion et l’amour des artistes ! Et une pugnacité infinie, pour imposer leur manifestation, année après année, jusqu'à la rendre bisannuelle ! 

Créés à partir de rien, en fait, ces festivals. Mais dès l'abord protéiformes, s'enrichissant peu à peu d'œuvres qui y déclinent à l’infini humour, souffrance, plaisir, quotidien et fantasmes, liberté et insolence… Acceptant, de ceux qui se revendiquent de l’art contemporain, une gamme de compositions plus éclectiques, plus raisonnées parfois, plus cérébrales souvent. Débordant de temps à autre sur l'artisanat ! De "Banne Art singulier" à "Bann'Art, Art singulier, Art d'aujourd'hui", du village originel à l'expansion vers quelques bourgs voisins heureux de l'accueillir, cette manifestation a bousculé en somme, toutes les appellations pour devenir un lieu de création sinon toujours marginale, du moins dissidente, qui par ses "différences" comble de plaisir la curiosité et le cœur des visiteurs.

De thème en thème, parvenu à sa vingt-cinquième édition, Bann'Art a parcouru tout ce qui parle au cœur, aux sens ; éveille les intérêts ; titille les appétences. 

Une vue du défilé
Une vue du défilé

L'année 2015 sera spéciale : le repos du "guerrier" peut-être, d'une Marthe Pellegrino désireuse de faire le point ? Une reprise de souffle avant un nouveau départ ? Une sorte de révision générale des apports artistiques précédents ? Seuls, en tout cas, seront invités des artistes ayant déjà partagé les destinées de ce festival.

Qu'en sera-t-il pour ces peintres, sculpteurs, collagistes, créateurs d’Art-Récup’… Ils reformeront pour un printemps une équipe vivante, multiforme, colorée, respirant la jeunesse du cœur et de l’inspiration, dans la convivialité de leur proximité retrouvée. 

Qu'en sera-t-il pour Marthe Pellegrino pour qui "Faire partager les jouissances de l’art, éveiller la curiosité et l’esprit de recherche, provoquer des chocs inattendus, des rencontres imprévues, des coups de foudre artistiques… Transmettre sa passion exaltée et parfois envahissante" (¹) sont l'éternel motu proprio ? Elle aura le plaisir de retrouver des artistes à qui elle a dans, le passé, une ou plusieurs fois, fait confiance pour retrouver "ces petits morceaux de mémoire, dans lesquels le regardeur peut trouver secrètement des petits morceaux de lui-même. Ces petits morceaux de mémoire (qui) sont autant de clins d’œil à la vie"… (²)

Qu'en sera-t-il, enfin, pour le public, assurément surpris de ce changement ? Nul doute qu'il aura infiniment de plaisir à retrouver des anciennes –parfois très anciennes- connaissances, et que certains retours lui permettront d'effacer des regrets de n'avoir pas, une année précédente, acheté telle peinture ou telle sculpture ! 

En tout cas, nouveauté comme à l'habitude, ou réédition comme en 2015, Bann'Art Art singulier, Art d'Aujourd'hui" reste un événement pictural incontournable, "à déguster par les grands et les petits, avec gourmandise et curiosité"

Jeanine SMOLEC-RIVAIS

(¹) Extrait du discours 2010 de Marthe Pellegrino. 

(²)Extrait du discours 2009 de Marthe Pellegrino.