Quel zoonyme qualifierait le mieux les étranges bêtes d'Astrid Lavieville ? Si leur silhouette générale fait de toutes des quadrupèdes à membres raides, sans genoux ni pieds, ces pattes sont groupées chez les uns au milieu du ventre ; chez les autres elles sont placées comme chez les animaux communs, partant de la croupe et des épaules. Le corps en amande de certains animaux et leurs longs cous fins portant une tête unicorne parfois, ou avec une crête et un bec, les rattache à des oiseaux, des autruches peut-être, n'était qu'elles n'ont pas d'ailes pour leur servir de balancier ! Quant aux autres, au cou épais, les uns ont une tête de chameau, d'autres de mouton à longues oreilles pendantes !! Et quelle que soit la famille à laquelle ils appartiennent, tous ont de petits yeux comme des billes noires ; et une robe bicolore, à larges taches noires et blanches. Et tous sont apparemment domestiqués puisque leurs cavaliers sont à l'évidence à l'aise sur leur dos ! 

     Que dire alors des caravaniers : sont-ils des méharis ? des cavaliers ? des écuyers ? des amazones… puisque, s'ils sont tous des humains, certains sont assurément masculins, d'autres féminins ; mais tous portent une robe ! Et eux, sont faciles à classifier, car indubitablement, ils appartiennent à une caste aisée, à en juger par leurs coiffes sophistiquées, les broches qui ornent le devant de leur vêtement… Et si tous ont des visages d'adultes, tous ont gardé leur âme d'enfants, l'un tenant un ballon, l'autre une crécelle, pour ne rien dire de l'écuyère qui brandit des étoiles ! 

          En somme, pour parcourir l'œuvre d'Astrid Laviéville, il faut une bonne dose d'humour pour percevoir celui toujours sous-jacent dans ses réalisations. Mais il faut également un grand sérieux et du rêve plein les yeux, (corroboré par les titres : "Le magicien des rêves", "le voyageur-conteur…) pour explorer les fantasmagories, les diverses métamorphoses  imaginées par l'artiste, avec une grande finesse dans les détails (laquelle se retrouve d'ailleurs dans les portraits en buste de vieilles dames qu'elle affectionne également) ! Deux aspects d’une culture et d’une créativité ; mais une seule personnalité, délirante ou rigoureuse, spontanée ou sophistiquée ; absolument libre ! Et finalement, la démarche humano-zoomorphique d'Astrid Laviéville a généré une sorte d’ethnographie personnelle insolite, avançant dans une œuvre vivante, puissante, très originale et éminemment narrative. Du beau travail. 

Jeanine RIVAIS

 

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AIGUEPERSE FRANCOISE

          Collagiste, Françoise Aigueperse propose des fonds abstraits sur lesquels se détache à demi-floue une silhouette humaine. Composition faite de taches aléatoires, en des bruns allant de l'ocre au noir. Mais lorsqu'elle en vient à des superpositions de peinture qu'elle utilise pour ses couleurs, pour les formes quasi-réalistes qu'elle en fait surgir, les personnages s'imposent, exotiques, regroupés comme pour une halte. Et c'est alors un  déploiement de jaunes/rouges flamboyants, assagis de bruns ou bleus en plaques ou en minuscules ajouts ici ou là, pour faire ressortir les couleurs chaudes, le tout sur des fonds blanc cassé mettant en valeur les découpages.

 

BARETY STEPHANE

          La peinture de Stéphane Barety, plus suggestive que réaliste, propose des scènes intimistes (bain, scènes érotiques…), aux titres orgiaques ("Ménades") ou quotidiens ("Le bain", "Déjeuner sous les oliviers"). Quête récurrente d'une représentation de la vie quotidienne, tout en ne se voulant pas être une tentative d'imitation servile du réel. Conçus en des demi-teintes de bleus/gris, les gestes et les postures sont exacerbés par leur décomposition en surfaces séparées, exprimées en différents tons. Récurrent également, le recours au tableau dans le tableau, donnant lieu à un paysage ou une autre scène souvent érotique aussi, posés là comme pour faire écho ou enrichir les cimaises de la scène principale. 

 

BELUCHE BORIS  

Peut-être n'en jurerait-on pas, mais il semble bien que si le château-fort ou la boutique moyenâgeuse  de Boris Beluche chancellent encore, des pans entiers de villes semblent désormais bien droits ? En tout cas, ses titres n'ont rien perdu de leur percutant et sont un délice pour les visiteurs : "Du rire aux larmes en sons"  ; "Ce paysage (qui) est sans ciel, ou  "La rue des séries 22017 léger" où se côtoient ici Gandhi en prière, ailleurs les glaneuses ; ailleurs encore Babar, le sergent Garcia… l'ours brun et le cosmonaute… des familiarités inattendues à l'infini ! Une histoire, une vision du monde, un univers onirique, en somme, revisitant l'Histoire, les histoires dans un foisonnement de détails d'une délicatesse de dentellière, mêlé d'humour, de finesse(s) et de subtilité(s). 

 

BRUNEAU SYLVIE alias HESBE

          La notion de "ruissellement" est née d'une querelle figuratifs/abstraits. Sylvie Bruno le pratique avec talent : Son œuvre est en effet tiraillée en permanence entre un travail sur les "structures signifiantes" (¹) et un travail faisant appel au ressenti du spectateur, à son émotivité. L’effet visuel recherché  tient du mouvement, du dynamisme, de la vibration, mais aussi du statisme ; les lignes colorées créant une sensation de vibration, les espaces confiés au blanc, au repos, font ressortir la couleur dans toute sa plénitude. Elle est une peintre d'images, certes, non de figuration ou représentation, mais suggérant une apparition, une sensation, une émotion, un passage auquel conviennent des métaphores telles que "eau, vent, souffle, ruissellement…". 

(¹) Marcelin Pleynet,

 

CABRERA CAROLINA 

          Occupant entièrement l'espace, les personnages de Carolina Cabrera disent immédiatement ce qu'ils font : (le peintre et son pinceau, l'homme et son poisson, les amants enlacés…) et n'ont de ce fait nul besoin d'un fond signifiant ! Peints d'un seul trait, aucune fioriture ne détourne leurs silhouettes. Par contre, les costumes sont minutieusement travaillés, brodés, ornés, dans de grandes harmonies de couleurs en demi-teintes. Une œuvre chargée d'exotisme, emmenant le visiteur vers quelque lointaine Amérique. Réalisée comme une sorte de relation mémorielle, de nostalgie peut-être d'une artiste sensible qui traduit son déracinement.

 

CARRION CLAIRE dite MANOE

          Chaque œuvre de Claire Carrion semble évoluer à partir d'un trou noir (comparable peut-être à celui que les humains tentent d'apprivoiser dans l'immensité du cosmos) ; Et, bordurant ce trou noir, s'entrelacent des cils très fins, épars, formant un dessin flou, noir, l'ensemble générant une géographie intime, autour de laquelle s'étalent ou se chevauchent des plages conçues en couleur bistre allant vers les gris. Le visiteur peut imaginer ici une libellule, là un œil clos, comme échoués au milieu du tableau  qui se recompose dans son imaginaire, et autour duquel  l'espace se fait absolument abstrait. En conjuguant les contrastes, le noir comme auxiliaire de la lumière, se crée une vibration, un horizon évanescent dans le mouvement saccadé des nuances.

 

DE LA TAILLADE PASCALE

          N'est-il pas étrange qu'après avoir, pendant longtemps, réalisé des personnages issus de l'argile, conçus de façon très gestuelle, afin de  les montrer en plein élan, seuls ou conjugués à plusieurs en des agencements très conviviaux, Pascale de la Taillade  ait progressivement renoncé à ces représentations figuratives, très épurées, plus esquissées que "sculptées"  ? Et que, lancée en des recherches formelles, elle en soit venue à des volumes de plus en plus abstraits ? Objets non signifiants, ne jouant plus, désormais, que sur les brillances et les matités d'une forme rebondie ; les clairs et les obscurs d'un creuset, les lisses et les rugosités, les teintes naturellement délivrées par le feu ou les sobres ajouts de pigments colorés.

 

DELIN ISABELLE

          Deux démarches, peut-être, pour Isabelle Delin : celle du rêve, où elle crée dans la terre des villes imaginaires, toujours perchées tout en haut de collines/vases, construites sur le vide, donc. Néanmoins finement œuvrées, ajourées, et livrées au raku dont elle accepte les actions aléatoires. Et puis celle non pas du réalisme, mais de la réalité où elle crée des personnages aux postures très expressives, quand ils ne sont pas filiformes comme celui qui porte "Le monde sur le dos"… dans lesquels son travail et ses créations laissent apparaître sa passion et ses sentiments mélangés de gravité, d'érotisme peut-être, d'une pointe d'humour parfois.

 

FOGERON HERVE 

          Hervé Fogeron, dessinateur, s'est attaqué longuement aux métiers, chaque artisan arborant les outils de sa profession : le boulanger sa miche ; le serrurier un pêne etc.  Personnages tracés à grands traits et gestes rapides. Revient-il à ses anciennes amours, la sculpture, il reste dans le quotidien (la douche ou le bain, la couture…) de femmes aux anatomies solides, seins plantureux, grands yeux étonnés ;  d'hommes aux gestes maladroits, aux visages sans complaisance ; aux voisinages apparemment difficiles, à en juger par leurs doigts crispés, leurs index pointés, leurs mains ramenées vers leur poitrine comme pour prendre à témoin… qui ? La vie, bien sûr ! 

VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS : Banne 2012.

Et : TEXTE DE JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : 6e BIENNALE DE SAINT-ETIENNE 2018

Et TEXTE DE JEANINE RIVAIS :http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS. BANNE MAI 2018. LIEUX ET EXPOSANTS

 

GALLAND FREDERIC 

          Frédéric Galland propose des personnages nus, entiers (n'était que, souvent, leurs membres tendus ou croisés sont amputés d'extrémités), couleur sépia tranchant de façon surprenante sur le blanc du support de papier ; ou en format carte d'identité, généralement à l'encre de Chine noire. Œuvres dures, aux visages sans concessions, aux bouches tordues, aux corps musclés mettant l’accent sur la surface même de l’œuvre, et l’opposition entre elle et l'"intérieur" ressenti au gré de l''imaginaire du visiteur ; ventres rebondis, seins pendants chez les femmes. S'agit-il d'humains quasi-monstrueux, en gestation ou au contraire en dégénérescence ? Ou bien d'allochtones venus de quelque lointain cosmos ?  

 

GIRARD ADELINE

          Il y a bien longtemps qu'Adeline Girard "parcourt" et peint le monde végétal, telle un photographe à la recherche d'images capables de le sidérer. Mais c'est en peintre qu'elle exprime son monde naturel basé sur un ensemble à la fois protéiforme mais homogène, de plantes, racines, rhizomes,  tiges, feuilles… en tous états, toutes couleurs, parallèles, tressés, compositions jouant sur les pleins et les vides, innovant, répétant, liant ou séparant ses entrelacs à gestes rapides. Ainsi, de lissages en enchevêtrements linéarise-t-elle ses peintures, sur lesquelles elle fait jouer des encres diluées ou des craies, de façon à donner vie à ses "végétaux" , tantôt résolument "jeunes", tantôt attestant sur leur apparence la trace du passage du temps. 

 

GUIEBA CHARLES-HENRI 

          L'éléphant barrit, la trompe haute ; le rhinocéros fonce, corne menaçante pointée vers son ennemi ; tandis que l'hippopotame rit de toutes ses dents malsaines, et que…  Ainsi pourrait-on décrire à l'infini le bestiaire de Charles-Henri Guieba dont la source d'inspiration comporte, apparemment, tous les animaux de la planète Terre ! Travaillant dans la masse une argile brune de Puisaye ou du grès blanc, il lui faut évider l'esquisse avant de la laisser sécher et de la soumettre au feu. Ainsi donne-t-il vie à des animaux aux lignes épurées, aux attitudes réalistes associées à chacun, sans omettre le moindre détail signifiant ! Le soin avec lequel il traite chaque animal témoigne de sa passion, son caractère méticuleux, et fait de cet artiste un zoologue de la terre ! 

 

GUITARD-LEROUX JOSIANE

          "A s'en arracher les cheveux" : Cette expression paroxysmique témoigne d'une réaction très forte à l'égard de ce patrimoine génétique qui relève de l’intime, de notre part animale ; et devient encore plus extrême lorsqu'il s'agit de fabriquer des œuvres qui relèvent de la pure imagination et de l’artificialité. C'est pourtant ce que fait Josiane Guitard-Leroux qui récupère quotidiennement ses cheveux et réalise une sorte de gageure technique en les entrelaçant et les collant sur la surface lisse et ovoïde d'un œuf d'autruche, les "trikhotant" symétriquement sur une flèche, etc. La proximité originelle de cet objet d'appartenance à son cuir chevelu reste forte dans toutes ses œuvres ; la dotant d'une sorte d'ubiquité : elle devant son œuvre, et elle constituant l'œuvre ! Elle passée, présente et future  par le truchement de cette matière symbolique du passage du temps ! 

 

JARLAUD JEAN-PHILIPPE

          Tous les paysages de Jean-Philippe Jarlaud sont vides d'humains. Présentés en noir et blanc, avec les jeux de gris des nuages, seuls éléments "mouvants" de ces lieux qui, tous parlent de latence, de silence, de mornitude ! Mais peut-on entrer dans ces constructions froides en ne tenant pas compte des quatrains posés au-dessous de chacune ? Car c'est par eux que l'artiste introduit la vie ! Des envies de vie ! De vies passées, affirmées par la typographie surannée d'une vieille machine à écrire. Un passé où avaient couru des êtres, poussés par la "jeunesse et le rêve", "des gamins qui paradent au volant de l'épave", "Elle" et le regret de son "dancing détruit", la mer si longtemps absente et le souvenir de sa "respiration calme aujourd'hui… presque fiévreuse, d'autres jours…"

 

JULLIEN ISABELLE 

          Peintures ? Collages ? Peintures et collages ? Peintures et papiers mêlés pour donner des œuvres presque en trompe-l'œil  ?Telles sont les œuvres d'Isabelle Jullien qui laisse peu de hasard dans les formes, ne propose pas d'agencements spontanés, car il semble bien que, plutôt que déchirés, les papiers soient découpés, comme dans "Sark" qui pourrait représenter la juxtaposition de dos de livres dans une bibliothèque ? Ou "Palissade" dont les "piquets" serrés sont plus géométriques qu'aléatoires. Parfois, la peinture prédomine sur le collage, comme dans "Moon" où les éléments collés créent la rupture entre un bleu nocturne et une grande plage de gris quasi-monochrome ; ou avec  le même rapport dans "Mer noire" entre deux plages de gris allant du cendre au noir.

 

LAMAS CAROLE

          Est-ce parce que son nom est l'homonyme d'un étrange animal originaire des régions andines dont elle rêve depuis toujours, que Carole Lamas ne peint que des personnages aux faciès amérindiens, aux vêtements et coiffures typiques de là-bas, traduisant sur leurs visages à la peau cuivrée, leurs yeux semi-bridés, leurs cheveux crêpelés ou bruns très raides, des métissages ancestraux. Véritables portraits réalisés en des postures familières, chaque personnage –exceptionnellement chaque famille-  emplit l'espace, ne laissant aucune place pour un éventuel fond signifiant, sauf à noter un détail de la coque d'une barque, des fragments de pages de journaux… Un voyage initiatique, en somme, réalisé de toile en toile ! 

 

MARCHAND PATRICE 

          Le collage est une technique devenue une tradition artistique moderne pour laquelle le problème se pose d'affirmer une démarche unitaire consistant à choisir, et témoigner de l'origine des objets préexistants et les renommer. Les combiner en une esthétique de la banalité et une poétique personnalisée. Tel est, comme pour tout collagiste, le choix de Patrice Marchand, élargissant l'éventail des matériaux, méprisant les critères habituels (imitation, harmonie, beauté, etc.) de reconnaissance et d’évaluation de l’art ; refusant l’idée d’une œuvre soumise aux exigences d’une adaptation impérieuse ou aux facilités d’une incohérence déraisonnable. Travaillant inlassablement au surgissement de kaléidoscopes étranges, au gré de son imaginaire.

 

MASSON YANNICK

          Double démarche qu'il nomme photograph'isme, pour Yannick Masson qui investit des paysages urbains, industriels  ou ruraux, pour y imprimer sa marque à échelle humaine. Et qui, pour composer cette prise de possession naturelle, réalise sur papier photos, toile de lin, aluminium, bois, tissu… des tableaux numériques réalistes, aux belles nuances chromatiques, œuvres uniques aux dimensions variables, aux titres évocateurs ("Clayons et fascines", "L'Orée", etc.). Réalisations destinées à introduire l'humain et personnaliser le végétal, glisser dans un lieu anonyme, ses émotions, ses fantasmagories, introduire des détails dans une vision initialement globale, "se" mettre en scène, en somme ! 

 

MERCKY FRANCK 

          Avec sa faune métallique faite de pièces de récupérations qui rappellent l''usure du temps et servent à Franck Mercky à réaliser son bestiaire fantastique, l'artiste compose d'étranges assemblages, puisque ses "Bêtasaures", "Craquosaures" et autres "Craquorétus" qui datent, comme chacun sait, de la plus lointaine vie sur terre, migrent à chaque exposition  aux quatre points géographiques de son espace ! Ainsi, découpés, ajourés, détournés de leurs formes ancestrales, tachetés, parfois même peints en tenues de camouflage, proposent-ils leur impertinence provocatrice, leur part de rêve… D'autant que ça remue, de la tête à la queue ! Et ça bouge, ça se déplace ! Chacun a le droit de toucher ! Pour le plus grand bonheur des petits et des grands ! 

VOIR AUSSI :   ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : Banne 2013.

COURT TEXTE DE JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/ EVAsions de la Peinture VILLY EN AUXOIS. Rubrique FESTIVALS 2018.

Et TEXTE DE JEANINE RIVAIS ; http://jeaninerivais.jimdo.doc/ SAINT-SAUVEUR EN PUISAYE : Rubrique ART DANS LES COURS ET JARDINS 2018.

 

MONTMAILLER STEPHANE

          Quand il ne peint pas des poissons, c'est l'humain qui préoccupe Stéphane Montmailler ! L'humain jamais très à l'aise, peint sur des décors non définis mais toujours inquiétants (sols incandescents, éléments incertains volant autour du personnage sur fonds de ciels tourmentés ; couples jambes plongées dans l'eau, côte à côte mais ne se regardant pas, raides devant de vieux murs apparemment couverts d'indescriptibles plantes rudérales. Le tout peint avec n'importe quel outil, ses doigts en premier lieu, le pinceau par hasard, et pourquoi pas la truelle ? Et toujours dans des teintes de gris, de rouges mêlés à des bruns, de bistre avec ici ou là quelques taches de vert…

VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : Banne 2013

Et : TEXTE DE JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/  Rubrique FESTIVALS : 6e BIENNALE DE SAINT-ETIENNE 2018

Et TEXTE DE JEANINE RIVAIS :http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS. BANNE MAI 2018. LIEUX ET EXPOSANTS

 

NICOT EDITH 

          Imagine-t-on les heures passées par Edith Nicot sur ses papiers de soie ou ses fibres de mûrier qu'elle soumet aux plissages les plus minutieux pour obtenir ses créations blanches et aériennes ? Pour en extraire de petits bijoux de fragilité apparente, de superbes sculptures blanches, tantôt minuscules, tantôt au contraire,  longues, hautes, torsadant alors son matériau, jouant de la lumière de façon à générer, entre vides et reliefs, des ombres de dentelle face auxquelles le visiteur passe tour à tour de la surprise  à l'admiration, au questionnement parfois lorsque son imaginaire l'emmène dans un monde de cocons, de silhouettes bizarres… la vie possible ou la fantasmagorie… le jeu ou le plus grand sérieux…

 

ROBLIN CELINE 

          Il semble bien qu'en bronze ou en résine,  le thème unique qui fascine Céline Roblin soit la femme. Le corps de la femme dans tous ses états. Longiligne, émergeant telle un Golem, d'un magma tourmenté, lovée sur une feuille translucide, étendue sur un lit langoureusement déliée … A la fois forte et fragile, dos offert, jambes étirées à l'infini, chacune est une ode à la féminité.  La "couleur", les brillances et les matités  résidant dans son jeu propre d’ombres et de lumières.

Invitée du "Chemin d'Art", cette artiste a creusé dans une pierre remontant à la nuit des temps, deux yeux dont la pérennité est assurée pour les prochains millénaires ! 

 

Céline Roblin est la lauréate 2019 du COUP DE CŒUR DU PUBLIC.

 

ROUXEL FELIX

          Bien qu'encore jeune, Félix Rouxel  propose dans ses oeuvres une pointe de Surréalisme avec ses visages /crânes aux alvéoles remplies d'une foule de gens, de circonvolutions enflammées ; d'enlacements vaguement chevalins pris dans des entrecroisements de "tissus" polychromes ; ou encore conciliabules de personnages nus sur fonds sous-marins parcourus de bêtes vermiformes, voire de tentacules de pieuvres, etc. Il détourne ainsi ce qui semblerait rationnel au visiteur, l'élément le plus lointain dominant l'impression d'ensemble, au détriment des éléments plus proches qui déterminent directement la nature de cette impression.

 

SCHWEBEL MICHEL 

          Naguère, Michel Schwebel proposait dans des rouges infernaux et des cendres incandescentes , des univers abstraits intitulés "Rouille" comme pour en fixer la permanence ! 

          Aujourd'hui, passé de l'abstraction au réalisme,  il nomme "Divagations géométriques" de sages constructions navales très concrètes, faites de triangles, carrément posés là, parallèles, opposés, perpendiculaires… en structures et équilibres très évidents.

          Un monde à l'opposé du précédent, qui vit et qui vibre grâce aux couleurs vives, monochromes allant des bistres aux jaunes,  contrastant avec des fonds de plages bleues également triangulaires et monochromes. 

 

Les textes ci-dessus sont de JEANINE RIVAIS. Les textes ci-dessous sont de JEAN-PHILIPPE JARLAUD.

 

L'INCUBATEUR

Chaque année, les EVAsions des Arts accueillent de jeunes artistes de l'ENSA Lyon. Les techniques mises en œuvre, les thématiques abordées, les démarches de création nous intéressent. Les travaux de ces jeunes artistes questionnent l'époque, la société, remuent l'intime sous des formes plastiques, visuelles, graphiques, sonores qui vous intrigueront.

 

LOLA LEFRANCOIS  

Vrai/faux ? Naturel/artificiel ? Lola Lefrançois crée un monde étrange où la place de la nature dans notre quotidien est ans cesse remis en question. Peinture acrylique, sculpture en plâtre, photographie, vidéo, musique électroacoustique : elle illustre l'interaction entre notre corps et le lieu, ainsi que ce glissement qui fait que l'on peut y devenir étranger.

 

VANINA LECOLE 

Vanina Lécole considère l'espace de l'habitat, le sien en premier lieu, comme laboratoire d'expérimentation. D'abord, elle observe comment cet espace contraint le corps, le guide, crée des habitudes de vie. Puis, par ce qu'elle appelle "le nomadisme intérieur", elle essaie de modifier cette routine, s'applique des contraintes pour réinjecter de la créativité dans sa vie quotidienne. Vidéos, photographies, installations, performances, réseaux sociaux… interprètent ces tentatives.

 

VICTOR CHATEAU

Victor Château se définit comme "artiviste", entre art et engagement social et politique. La plupart de ses travaux trouvent leurs axes de recherche dans les problématiques d'oppression, telles que le sexisme, le spécisme, mais aussi dans des sujets comme l'effondrement de la biodiversité. Ses pièces défient, ne transigent pas. ; il joue la poésie contre les violences.