NICOLAS CANU, INVITE D'HONNEUR 2014

Pour Nicolas Canu, la toile n'est-elle pas une scène sur laquelle l'expression directe des émotions prime sur l'esthétique ? Non que ses œuvres traduisent une révolte picturale contre les réalités politiques et sociales, mais un besoin de donner forme à des élans subjectifs, une liberté créatrice. Du quotidien où un promeneur fatigué se repose au pied d'un arbre, au Déluge où ses personnages paniquent en voyant avancer les flots, ou encore à une sorte de bas-fonds où les protagonistes tout nus se disputent un livre… il explore tous les mondes, des plus évidents aux plus équivoques. Créant un cadre tantôt paisible, tantôt angoissé, tantôt interlope, en un style éminemment subjectif pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Et il a une façon bien à lui de "prouver" ce qui lui est important, en assombrissant la plupart des contours de façon à créer des sortes de huis clos ; mais en éclairant un visage, une chemise blanche alors que la plupart des personnages sont nus, des jambes croisées sur l'herbe, le dos des doigts d'une main crochue… Générant ainsi une contention qui se caractérise par un mélange de proximité et d’étrangeté, de trouble et de familiarité et permet au visiteur de réaliser la plénitude des sensations qu'il a mises "en scène" ! D'ailleurs, le même procédé se retrouve sur ses dessins conçus pour la plupart dans des bruns ocrés ou teintés de rouges, où s'éclaire ici une épaule, là une joue, ailleurs une bouche hurlant son désarroi !

Car il ne faut surtout pas oublier la couleur qui tient un rôle primordial dans l'art de rendre les éléments évoqués ci-dessus. Selon le thème choisi, elle peut aller sobrement de lourds amas de matière purs ou mêlés ; à certains accords de tonalités rares, des rouges ou des verts acidulés où les flaques d'ombres ou au contraire les flots de lumière font fi de toute discrétion. Ainsi, Nicolas Canu peut-il passer de couleurs neutres, à d'autres, éclatantes, au graphisme volontairement extrême.

Seul lui importe que, des recherches d'atmosphères discrètes à celles exécutées d’une touche ferme, toute de sensibilité, la toile soit en équilibre, mais toujours au bord de la chute. Ce qui lui fait dire : "La peinture, c’est d’abord la guerre à l’intérieur de soi, puis la guerre dans la toile".

 

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Il semble bien que la gamme des créations de Nicolas Canu soit encore plus large que celle évoquée ci-dessus. Invité d'honneur lors des XVe EVAsions de la peinture de Villy-en-Auxois, il a présenté deux tendances différentes, non seulement de la première, mais encore l'une de l'autre :

L'une tendant à produire un impact visuel fort et immédiat, provoquer l’étonnement, un brin de scepticisme, une incompréhension du spectateur face à ce qu'il a sous les yeux ; que son esprit n’arrive pas vraiment à saisir et qui se demande si Nicolas Canu a réellement "osé" un humour tellement noir ? Mais oui, il a osé ! Et naît alors un sourire de surprise, une complicité face à l'œuvre de quelqu'un dont la liberté de penser lui permet une telle audace !

Et puis, l'autre, celle qui, au contraire, exprime une force et une pénétration psychologiques, une introversion si absolue, un sentiment si profond d’incomplétude qu'il faut au même spectateur, se mouvoir afin de discerner les détails dans les traits lourds brusquement interrompus. Car, inimitable est la façon qu'a Nicolas Canu de créer un magma duquel il puisse faire "naître" des vies tellement incertaines : il pose, superpose, appose longuement à grandes traînées du pinceau surchargé ou au contraire presque sec, épaisseurs sur épaisseurs de peinture. Ici, encore humides, elles vont se mêler en flaques informelles ; là, telle matité va faire vibrer des brillances ; ailleurs, s’étagent des transparences qui provoquent des nuances inattendues… L’artiste en arrive, à force de superpositions irrégulières de sous-couches, à une véritable gangue lourde et chaleureuse, qui devient le berceau où vont se lover une Vierge à l'enfant, l'homme menacé d'un énorme triptyque, les condamnés enchaînés emmenés loin de leur juge… tous personnages qui hantent son imaginaire et ne vont se révéler qu'à un œil curieux.

                                               Jeanine Smolec-Rivais

 

 

 

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LES EXPOSANTS DE LA MANIFESTATON 2014 DE L'ASSOCIATION EVA DES ARTS

AGUILAR JEAN-MARC 

Musicales et mobiles comme ses éoliennes, fixes et résistantes comme ses "Poissons rouges", durables ou éphémères, lourdes ou impalpables… les œuvres de Jean-Marc Aguilar vivent toujours en "communauté" au gré de son imaginaire et de ses Récup' ; générant ainsi des environnements originaux et inattendus ! Ce côté visuel suggère au spectateur tantôt un Don Quichotte en haut d'une montagne, tantôt un champ de fleurs aux multiples couleurs… De la pure poésie !

Jean-Marc Aguilar a obtenu le PRIX DE LA PORCHERIE (¹) 2014.

Ce Prix offre à l'artiste une exposition monographique sui se tiendra courant 2015.

VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS : GRAND BAZ'ART A BEZU 2011.

 

ALLARD JEAN-CLAUDE :

Jean-Claude Allard est peintre ! Mais non, Il est photographe ! D'autant plus surprenant qu'il ne propose que des œuvres abstraites ; et que sa gestion de l'espace composé de taches de couleurs et de formes incertaines, génère un élan rythmique plutôt que des contours bien délimités. De plus, ces couleurs allant des bruns des prés grillés au soleil à des projections magmatiques ou à des mélanges de verts aléatoires, dans ces milieux indéterminés, témoignent du lyrisme et de la vitalité de l'œuvre de cet artiste..

 

AUBERT FRANCINE :

"Paysagiste abstraite", la matière est primordiale chez Francine Aubert. Les épaisseurs sous-jacentes font vibrer les lourdes couches, travaillées au couteau, à la main peut-être ; à la recherche toujours des jeux de lumière. Une oeuvre, donc, qui se regarde de loin, là où les vibrations des couleurs génèrent des formes fragmentées, des ambiguïtés spatiales, des effets de transparence, amenant l'œil du spectateur à recomposer subjectivement son propre monde.

 

BERTHET ANNIE :

Qu'est-ce qui, chez Annie Berthet détermine les règles formulées pour SA représentation esthétique ? N'est-ce pas qu'en choisissant le nu, elle prouve qu'elle en a parfaitement compris la nature ? Qu'elle essaie, non de produire une image, mais de saisir une énergie ? Et que, plutôt que figurative, elle la réalise d'une façon sensitive et vibrante ? Ainsi peut-elle la sculpter sous tous les angles et attitudes possibles, en rendre à la fois la réalité et la vulnérabilité.

ANNIE BERTHET a obtenu le PRIX DU JURY 2014.

 

BIDOT SOPHIE :

Précieux et sophistiqués, les galets de Sophie Bidot, entièrement factices, réalisés au tour et polis avec une agate, semblent plus vrais que vrais, avec leurs belles couleurs orange, rouge vif ou brun granité sous les glaçures qui canalisent les traces laissées par les enfumages. Tandis que ses sphères, aux émaux moins brillants, plus opaques, jouent des ombres et des lumières, telles des planètes tournant les unes autour des autres.

 

BOUSSOUAR GENEVIEVE :

Les magnifiques espaces bleus récurrents dans les œuvres de Geneviève Boussouar attestent de sa qualité de coloriste. Une coloriste du calme absolu : Aucune profusion de jets de matière, aucun fourmillement de force, pas le plus petit souffle d'air pour balancer ce que l'œil prend pour "un brin d'herbe" ; aucune vague pour perturber ce "bord de mer"… Partout, la paix et la sérénité émanent de ses œuvres. Comme si la vie due la peintre et celle de l'artiste étaient en parfaite harmonie.

GENEVIEVE BOUSSOUAR a gagné le COUP DE CŒUR DU PUBLIC 2014.

 

BOUVIER REGIS :

Tempéra sur toile, aquarelles, encres sur papier, les œuvres de Régis Bouvier sont en couleurs douces, posées sur le support en larges aplats quasi-monochromes, autour desquels des nuances bouleversées vont des gris bleutés aux bruns ocrés, se succédant en taches telles des géographies incertaines. Parfois, l'artiste propose quelques minuscules in/formes perdues dans le fond de gris ; d'autres fois, il s'essaie à des géométries dont les lignes traversent les traces laissées par ses doigts ou son pinceau..

 

BRETEL CORINNE :

Oniriques, les œuvres de Corinne Bretel, sont cloisonnées comme pour interdire à ses personnages toute liberté. Construites autour d'un motif récurrent, l'humain. L'humain, tantôt seul, peint de couleurs claires au centre des alvéoles de motifs bruns, tantôt dédoublé au milieu de plages bistres tels des silences propices à la méditation. Et toujours, ces proximités aux limites de l'étouffement ! Seules, ses grenades charnues, ses cosses polyflores … bougent en liberté !

 

CHANFRAULT BEATRICE, alias LA CHANFRAULT :

Qui dit "chemise" pense immédiatement corps. Une rangée de chemises vides de corps pendues à des porte-manteaux, donne donc l'idée de l'absence, du souvenir, du symbole conservé d'une présence de naguère. Sont-elles blanches, s'y ajoute l'innocence, la pureté perdue. Pour les autres, entre en jeu la symbolique des couleurs. L'installation de Béatrice .Chanfrault, comme celles des artistes qui l'ont précédée dans cette démarche, ne peut être qu'une installation éphémère, dont seules, les photos et images qui seront prises garderont la trace.

PS : A l'exposition, l'artiste a présenté essentiellement des chemises peintes sur toiles qui, elles, en, assureront la pérennité !

 

COLLECTIF INDEED : MURIEL MASURIER-ROSSET et MARION CLABAUT :

Travaillant ensemble depuis des années, Muriel Masurier et Marion Clabaut ont choisi le thème du Loup, pour l'importance qu'il joue depuis la nuit des temps dans l'imaginaire populaire. Désireuses de créer une ambiance à la fois poétique et fantastique, elles prévoient une installation composée de peintures, projections lumineuses, jeux d'ombres et lumières… Générant ainsi un climat dans lequel, sans nul doute, le visiteur retrouvera ses peurs ancestrales liées à la présence de "la bête".

 

CORDIER JEAN-PAUL :

Statuaire, plutôt que sculpteur, Jean-Paul Cordier réalise avec du métal, des figures humaines. Ses œuvres intemporelles, -car la matité du métal supprime le sentiment du passage du temps- sont des assemblages absolument lisses, chaudronnés avec un soin infini. Leur conception, lourde et sans fioritures, implique un paradoxe entre la légèreté des thèmes traités ( danse, musique)… et l'apparente nécessité pour l'artiste de les figer en un mouvement immobile, qui constitue son originalité.

 

DUBUIS ISABELLE :

Isabelle Dubuy évolue dans un monde animalier hyperréaliste. Provocateur et plein d'humour. Anormal et fantaisiste. Référent, aussi, car telle vache est vêtue d'une robe Marie-Antoinette d'après Madame Vigée Lebrun ; telle ânesse porte un pantalon style "Petites filles modèles", etc. Un monde où les animaux sourient de leurs grands yeux humanisés. Jouant sur le sensible donc, sur l'émotion. Mémoriel, enfin, et militant, puisque chaque animal est "dans la vraie vie", un "ami" de l'artiste !

VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.doc/ Rubrique COMPTES-RENDUS DE FESTIVALS : Banne 2010.

 

FROMENT BERNARD :

Dire qu'il est "agrisculpteur verrien" implique d'emblée pour Bernard Froment, le besoin de choisir les mots au plus près de leur littéralité. Assembler l'opaque et le translucide pour jouer de la lumière, de la force et la fragilité… ces contrastes définissent la plupart de ses créations. Passer d'œuvres abstraites non signifiantes à des formes figuratives au gré de son aspiration du moment, tous ces éléments accompagnent sa démarche atypique, très personnelle.

VOIR AUSSI : ENTRETIEN AVEC JEANINE RIVAIS : http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE FESTIVALS BANNE 2014.

 

GARNIER JOËL :

Une étrange certitude est que le floutage photographique crée d'emblée une ambiguïté en supprimant tout contexte de lieu ou de temps, et mettant le sujet seul au premier plan. D'où une charge mystérieuse dans laquelle Joël Garnier joue sur la luminosité et accentue l'effet de vision subjective de la zone d'aperçu. Comment sait-il alors si cet "animal", cette "personne" incertaine le voit, l'entend ? Si le moindre échange peut exister entre cette image proche/lointaine et lui, regardeur perplexe ?

GICKEL MICHELE dite AMGIE :

A travers ses sculptures, Michèle Gickel ne se contente pas de l'exploration formelle des volumes et des lignes. Elles sont des symboles de vie, mélanges d'évocations masculines, féminines, arboriformes, etc. Hiératiques, épurées au maximum, incluses dans ce qui semble être un unique trait, la densité du matériau fait le reste : Le bois capte la lumière, laisse s'exprimer les ombres sur ces volumes absolument lisses, révélant la sensualité de l'œuvre qui attire irrémédiablement la main.

HELOUIS CECILE, dite CELOÏSE :

Une partition verticale ou horizontale sépare chaque œuvre de Cécile Hélouis. (Tête, maison, arbre, méandres d'un "parcours de vie"…) ? Paradoxe, parce que cette thérapeute désire mêler création et engagement social ou sociétal ! De part et d'autre de cette "barrière ?", grouillent des vies, s'opèrent des rencontres, se créent des liens, s'affichent des émotions… Tout cela dans un univers plein de diversité, un éclatement de couleurs. Joie et préoccupation de soi pour/par l'Autre !

KAZAMA-OBER TOMOKO :

Ce sont des tables, vues en plongée, volant si vite qu'elles en sont déformées, aux dépens de toute perspective logique et sans ligne d'horizon, sur des transparences de bleus parcourus de nuages où les "trous" galactiques portent en ces lieux incertains, d'improbables minuscules rayures. Parfois, ce sont des boules enchevêtrées en des galaxies imaginaires, voguant sur fond bleu nuit parfaitement uni. Et jamais aucun repère géographique. Rien de fixé, tout est en suspension, "vivant" !

LACHOT GUY :

La peinture de Guy Lachot exprime le chaos en couleurs somptueuses, glacis et matités des fonds lourds, amas de peinture et coulures aléatoires… Sortes de magma aux bords duquel, apparaissent des formes évocatrices créant dans cette œuvre a priori abstraite, de puissants moments d’émotion. Il procède à grands élans de matière "traînée" sur la toile, coupés de brusques retours en minuscules plages, telle une symphonie triomphante soudain interrompue, pour repartir dans un nouvel élan mouvant et chaud.

GUY LACHOT fut l'initiateur de l'Association EVASION DES ARTS.

 

LAGNIEN EVELYNE :

Apparemment, dans ses créations numériques ou ses huiles sur toile, seuls les portraits intéressent Evelyne Lagnien ? Visages aux yeux clos totalement introvertis ; ou au contraire grands yeux ouverts questionnant le spectateur. Visages paisibles, méditatifs, dubitatifs… jamais souriants. Concentration extrême des couleurs, dans des nuances de bruns aux lignes noires appuyées. Un questionnement pessimiste de notre époque ? Une façon pour le peintre de transférer sa propre angoisse ?

 

MACHART GERARD :

Très intellectualisé, le travail de Gérard Machart traduit la préoccupation du peintre par ses titres ("L'œil et l'esprit', Vacuum de l'inané"…), et par des citations de philosophes, écrivains… écrites au-dessous des œuvres, et relatives aux lieux et au temps. Lieux et temps où n'existe nul être humain ou animal. Le tout, traité dans de belles couleurs de terre, où le pinceau passé et repassé à petites touches génère des paysages venus de quel(s) Ailleurs ?

 

MARTINEZ GEORGES :

De la période de "bruns" à la période de bleus, la palette de Georges Martinez a changé. Mais le thème est récurrent de villes vues dans une orbe comme à travers la lunette de quelque explorateur, à demi-perdues dans une brume qui en gomme les détails, de sorte que le paysage citadin oscille entre un subtil sentiment mystique et une impression de mélancolie, d'isolement. D'ailleurs, où sont les habitants, dans ces mondes ?

 

PECOUT BEATRICE :

Donner une familiarité à un visage de plâtre. Se rire de la raideur d'un grillage, du jeu qu'il propose entre vide et fil de fer… Donner ainsi une sensualité à un corps languide, un couple enlacé, une silhouette épurée… Tels sont les paradoxes que réalise Béatrice Pécout. Evoquer l'intimité d'une maternité là où le matériau se voudrait dur et brutal, mettre en somme du calme, de la sérénité en des scènes du quotidien. Voilà où elle excelle et c'est sa façon d'aller au plus profond d'elle-même !

BEATRICE PECOUT a obtenu LE PRIX EVA 2014.

 

PRENAT PAULINE :

La plus banale photographie peut être sublimée. C'est ce pour quoi se passionne Pauline Prénat. Qui a depuis longtemps compris que la perception de la réalité peut susciter mille questions et être source de poésie. A travers ses œuvres, jouant des formes, de la translucidité de la lumière, etc., elle veut faire prendre conscience que cette "représentation" est une question de regard subjectif et suggestif : celui de l'artiste ! Son regard !

 

RAMPON-GARNIER LOUISA :

Comme autant de "doigts" tendus vers le ciel, la puissance expressive des formes sculptées de Louisa Rampon Garnier vient de la contention, la retenue de l’énergie des formes "pleines" saisie par les vides générés par des tiges flexicaules. Cette élégance, cette sobriété des formes élancées, de ces silhouettes effilées et dépouillées, est un paradoxe par rapport aux matériaux lourds (laiton, marbre, fonte) qui les composent. Est-ce la façon de l'artiste de s'éloigner du monde, "se retirer" ?

LOUISA RAMPON-GARNIER a obtenu le PRIX ESPOIR 2014.

 

REVOL ANNE :

Proches par leurs teintes demi-floues, et différentes par leurs sujets, deux tendances caractérisent l'œuvre d'Anne Revol. L'une, impressionniste, traitée dans des nuances douces de verts, "parle" d'arbres emplissant la toile. L'autre, à la limite de l'abstraction, toute de variations de bleus, permet au visiteur d'explorer de larges surfaces paisibles, jusqu'au moment où il parvient tout en bas, à l'évocation de villages perdus dans la brume, de bords de mer à marée haute…suggérés plutôt que montrés.

 

RINI FERHI  :

Autoportraits ? Complicités établies avec des modèles vivants ? Sous ses nus tous féminins, que cherche Rini Ferhi ? Son moi profond ? Une "rencontre" avec les autres ? Jouant de transparences, de nuances, d'apports subtils de couleurs, de taches denses ou au contraire d'espaces laissés vierges, de postures sophistiquées ou à l'inverse de corps tronqués… usant toujours de traits fins et délicats… ses œuvres sont, pour le spectateur, de rares moments d'échange et de plaisir profond.

 

SIEGFRIED CLAUDINE :

 

STAVELOT MARIE-GEORGE :

Les photographies de Marie-George Stavelot, d'une précision d'orfèvre, proposent la poésie d'un cep de vigne, d'une ammonite découverte lors d'un labour, d'un clocher de village à contrejour… Mais ce qui est intéressant, est la façon dont elle les associe, chaque élément devenant partie d'un "bracelet" dans les tons bleutés/noirs, d'un vol de libellules parmi des limailles métalliques scintillantes, d'un écrasement de branches brunes, etc. Photographe et collagiste, deux variantes d'un même talent !

 

STUDER DIVA :

Diva Studer évolue dans des paysages plus ou moins figuratifs, souvent largement abstraits. Composés chaque fois comme une colline, les pentes lui permettent de casser, déséquilibrer les rythmes, briser les plages de couleurs pour en ajouter d'autres par-dessus ; permettre aux coulures de relier les deux parties (ciel et terre ?). Le tout réalisé à grands coups de pinceaux tantôt chargés de matière, tantôt presque secs. Autant de façons de traduire les fluctuations de ses émotions !

 

THOMAS OLIVIER-MAURICE :

Toujours lieu de retrait, l'atelier est celui de l'intimité de l'artiste avec lui-même, avec la nature, avec le cosmos. L'atelier d'Oliver-Maurice Thomas apporte au visiteur le désordre –l'ordre vital- des trésors accumulés, l’évocation de la création en cours, la présence du modèle. C'est sa manière de traduire la société dans ses intérêts et ses passions. Et si l'artiste ajoute une touche d'humour en y mettant en scène des lapins blancs plus ou moins munis d'ailes, qui s'en plaindrait ?

 

TOMMY-MARTIN CHARLOTTE : 

Charlotte Tommy-Martin semble avoir tellement densifié ses créations, que le spectateur, habitué à ses amorces de paysages, ses lavis aux belles couleurs ocre… se retrouve face à de lourds personnages, presque monochromes où nulle relâche ne suggère la moindre respiration ! Ou à de noirs graffiti dont les lignes rageuses suggèrent ici deux oiseaux côte-à-côte, là quelque marécage parcouru d'impossibles animaux…

 

(¹) LA PORCHERIE est un lieu d'Art contemporain créé et animé par REMI TAMAIN. Il existe depuis huit ans, à Ménétreux-Le-Pitois. Il est ouvert toute l'année du jeudi au dimanche inclus.

 

TOUS LES TEXTES ONT ETE ECRITS PAR JEANINE SMOLEC-RIVAIS ET PUBLIES DANS LE CATALOGUE DE LA MANIFESTATION EVA DES ARTS 2014.