Pour les amateurs d'Art brut, et pour ceux qui peuvent le devenir
Entre les années 1920 et 1930, Dubuffet découvre grâce à des amis psychiatres, les créations d'Art asilaire dans les hôpitaux psychiatriques. Sa collection débute en 1945, date à laquelle il commence à acheter des œuvres et où il prend à son compte l'idée d'un "art sauvage, une sorte d'Art brut…". En 1976, Malraux alors ministre de la Culture ayant refusé la donation de la Collection de Jean Dubuffet à la France, celui-ci en fait don à la Suisse. Elle est installée à Lausanne sous le titre de Collection d'Art brut et la Neuve invention et inaugurée en 1976.
Deuxième moitié des années 70, Madeleine Lommel découvre la Fondation Dubuffet, tombe en admiration devant les œuvres alors en partance. En parle à son amie Claire Teller, découvre les œuvres de Michel Nedjar. Et tous les trois, subjugués, indignés par le refus de Malraux, décident de commencer à leur tour une collection. (Lire à propos de cette histoire l'entretien de Jeanine Rivais avec Madeleine Lommel, et autres textes sur la collection : http://jeaninerivais.fr Rubrique Art brut). 1982, la Collection est fondée, et gérée jusqu'en 1999 au Château Guérin de Neuilly-sur-Marne. Elle est appelée l'ARACINE (les Amis Réunis Autour d'une Collection Intemporelle Novatrice Essentielle). L'Aracine s'enrichit au fil des années, de nombreuses œuvres découvertes par les trois cofondateurs.
1998 : Madeleine Lommel, Claire Teller et Michel Nedjar, déjà âgés et de santé précaire, décident de faire donation de leur Collection. Sollicité, le musée de Villeneuve d'Ascq accepte la donation. Les actes sont signés le mercredi 13 janvier 1999. Le musée devient LE LAM.
En 2010, l'Aracine est devenue la plus grande collection publique d'Art brut présentée en France.
A ce jour, elle comporte 3900 œuvres de 170 artistes qui lui assurent une reconnaissance internationale.
Parallèlement, est créée "l'ASSOCIATION DE L'ARACINE", sous l'égide de Claire Teller, Michel Nedjar, Daniel Lommel, présidée par Bernard Chérot. Association dont le rôle est de conforter le travail du musée, et de veiller au respect des œuvres de la Collection. Eventuellement, servir d'intermédiaire entre des donateurs et le musée. Voire découvrir elle-même des œuvres.
SAMEDI 11 DECEMBRE 2021 :
Bien entendu, l'expansion de la Collection a été, au cours des années, le fait d'achats d'œuvres par le musée, mais surtout de donations.
"Entre 2016 et 2017, Marcus Eager et Michel Nedjar ont fait don au Lam de près de 300 œuvres de 47 artistes d'Art brut… Les deux donateurs ont proposé une sélection comprenant des œuvres d'artistes qui figurent déjà dans la collection, afin de compléter des ensembles, mais aussi celles d'autres figures qui leur semblent représentatives de l'Art brut actuel… Une sélection d'œuvres issues de la donation de ces deux défricheurs passionnés, sera mise en relation avec d'autres œuvres appartenant à la collection du musée… L'accrochage rendra également hommage au galeriste Pierre Chave et au travail mené par "LA 'S' GRAND ATELIER" originaire de Belgique". (¹)
Ce samedi avait lieu l'inauguration de la donation Eager-Nedjar, et autres apports cités ci-dessus. L'"Association de l'Aracine" avait invité ses adhérents (dont Michel Smolec et moi) à y participer (²)
La visite des œuvres était animée par Savine Faupin Conservatrice en Chef en charge de l'Art brut au Lam et Christophe Boulanger Attaché de conservation pour l'Art brut au Lam. Moment précieux où ces deux animateurs ont eu à cœur de mettre en valeur toutes ces belles œuvres. Sollicitant pour des précisions Michel Nedjar, Pascal Verbéna et la directrice de la 'S'.(³)
Jeanine RIVAIS
(¹) Extrait du texte d'invitation du musée.
(²) La visite était prévue à 11h. Suivaient le déjeuner pris en groupe, et une conférence de Déborah Couette docteure en Histoire de l'Art à la Sorbonne, intitulée "L'Aracine, de l'association au musée : Histoire d'une collection d'Art brut".
Les Parisiens regagnaient le musée en train et bus. Pour nous, venant de notre Bourgogne, arriver pour 11h au Lam impliquait un lever à 4h30, et cinq heures de route, dont une partie sur RN couverte ce matin-là de verglas !! Et un retour qui aurait dû être sans histoire, sauf qu'à une cinquantaine de km de Paris, nous sommes tombés sur un bouchon (incontournable), d'une heure, qui nous a menés au pas jusqu'à la Porte d'Italie. Bilan, plus de 6 heures de route ! Soit 11h. Que ne ferait-on pas par amour de l'Art brut !!
(³) Des extraits des interventions de Nedjar, Verbena et la directrice de la 'S' suivront dans les prochains jours.