QUAND LE SALON REVELATION 2025 RÉVÈLE SES COUPS DE CŒUR

DANS LA SALLE MARCEL HASQUIN DE SAINT-GEORGES SUR LAYON

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Comme chaque année, depuis 2009 et pour sa quatorzième édition, le salon Révélation ouvrait ses portes en cette mi-mai, et présentait douze artistes très différents les uns des autres, mais surprenants toujours, interrogateurs parfois. Le tout, bien sûr, sous la houlette d’Annick Bernier, maire de Saint-Georges-sur-Layon, menant tambour battant son groupe de bénévoles tous plus empressés, bienveillants, empathiques les uns que les autres. Et bien sûr, délaissant momentanément son œuvre incontournable et tellement admirable, Marcel Hasquin, maître d’œuvre de ce salon haut en couleur et d’une qualité rare. 

 

Jo-Alica Pellon 1950-1995
Jo-Alica Pellon 1950-1995

Cette année, l’Invitée d’honneur est JO-ALICE PELLON. Cette artiste propose une véritable rétrospective de sa carrière, partant des années 40 où enfant fragile, elle participait avec succès aux radios-crochets de la place Clichy. Passant aux années 50 où, à quinze ans, elle peignait son entourage, en particulier la mère Brousse, devenait élève d’André Lhote, se perfectionnait à la grande Chaumière… En venait aux années 60 où elle raflait les premiers prix des salons qui l’invitaient, faisait partie de la horde de noms déjà célèbres qui illustraient la IIIe Biennale de Paris, Christo, Nikki de Saint-Phalle, Kandinsky, Dali, etc. Rencontrait Châ Aziza qui allait devenir son mari avec qui elle forme depuis lors un duo très osmotique, à la ville comme à l’atelier. Dès cette période, son travail avait pris corps. Et les œuvres présentées ce jour, situées dans la continuité, témoignent que son principal souci est l’humain, la femme, la trinité familiale. 

Une œuvre théâtrale, souvent grinçante, à la fois très narrative et paradoxalement empreinte de mystère. Une présence puissante qui, de fait, actualise ce parcours en couvrant les presque quatre-vingts ans de carrière de cette artiste originale. 

 

          Jo-Alice Pellon est accompagnée de onze autres artistes. Des artistes locaux en majorité, dont quatre artistes de l’établissement ou services d’aide par le travail (Esat) de Cholet.

 

JEAN-PIERRE AUGER propose un travail paisible sur la lumière, la couleur, à mi-chemin entre figuratif et abstrait.  Donnant un sentiment de fluidité, de vivant, naturel et moelleux. Créant en même temps une sorte de profondeur, de réalité de la scène née de l'apparition des ombres et des reflets. 

XAVIER BESSIÈRE dont les polyptiques investissent des paysages ruraux fantasmés, pour y imprimer sa marque à échelle humaine. Et qui, pour composer cette prise de possession naturelle, invente des plantes réalistes, aux belles nuances chromatiques. Réalisations destinées à introduire l'humain bien qu’il en soit absent, et personnaliser le végétal, glisser dans un lieu anonyme, ses émotions, ses fantasmagories, introduire des détails dans une vision initialement globale.

SANDRA COURLIVANT fait galoper ses chevaux et ses cavaliers venus d’Asie centrale, la robe bai tendue par l’effort de la course ; ou au contraire les présente à l’arrêt, le cavalier prenant alors une posture de repos. Un travail ciselé, élégant.

BRUNO GUIARD s’intéresse aux visages qu’il veut expressifs, tantôt pensifs, sévères, évasifs…, mêlant avec art la pierre et le bois. Linéarisés à l’extrême, les corps de bois sont réduits à une unique forme très longiligne, leur uniformité conférant à la pierre un rôle de mémoire, de témoignage.

JEAN GUILLAUME présente ses petits personnages dépourvus de cou, créant ainsi une silhouette épaisse, campée résolument sur ses deux jambes sans genoux, tendant les bras vers…qui sait qui ou quoi ? Cuits au bois pour en assurer la patine mate.

MAXIME INKI propose en peinture de petits êtres humains rigolards, effrontés même, tirant la langue ; ou au contraire la bouche pincée…Coupés à la taille, voire au-dessous du cou, ils sont très colorés, disposés en portraits devant des fonds vibrants de vie et de lumière.

OLIVIER JAROUSSEAU présente ses ébauches de personnages réduits à l’état linéaire, émouvants de naïveté, issus directement de son cœur ! 

LUCIE LEROY place ses personnages en avant-plan, méticuleusement peints, aux visages énormes ou surallongés, dents en évidence ; enveloppés de tissus qui semblent les priver de bras. Les fonds omniprésents sont très colorés, poncturés.  

SEZNY PERON travaille des ardoises sur fonds noirs ou gris. Œuvres monochromes aux groupements en reliefs d’un noir de jais griffant nerveusement les aplats.  

ISABELLE PONTANI filtre les nuances de la lumière à travers le verre, opacifie des espaces pour en faire vibrer les bords, travaille sur des verres en fusion et ajoute des oxydes pour multiplier les jeux de lumière. 

 

NADINE QUIGNON réalise ses portraits en noir et blanc, au fusain. Visages très expressifs : colère, matoiserie, scepticisme… se succèdent sous la lourde chevelure. Les vêtements sont toujours conçus en étoffes carrelées.

 

          L’association culturelle La Flamme, qui œuvre depuis 1980, au développement de la culture et de l’art au sein de la commune déléguée de Saint-Georges-sur-Layon, assure l’édition 2025 du salon Révélation qui, après le vernissage du 17 mai se tiendra jusqu’au au 1er juin. Du lundi au vendredi : 14h/19h. Weekends et fériés : 10h/19h.

          Si vous passez par Saint-Georges-sur-Layon (49), ne manquez surtout pas ce salon d’exception. 

Jeanine RIVAIS