Qui ne connaît désormais le musée Pierre Merlier ? Ce petit bijou réfugié dans la verdure au bord du canal de Bourgogne montre depuis plusieurs années la Forêt humaine de l’artiste éponyme. Les œuvres, de grandeur nature ou plus, d'une rare violence, et d'une totale originalité, « sont résolument hors-les-normes ; d'un réalisme cru illustrant des fantasmes sans douceur ; cruelles par les détails impitoyables et les descriptions circonstanciées d'une réalité sordide... Fascinantes en même temps, du fait de l'accumulation de tant de noirceur psychologique. Un travail où l'artiste donne le meilleur et le pire de lui-même, à l'écart de toutes les modes, intemporel malgré sa connotation archaïque »...

          Canalisé par Michele Merlier la fondatrice et ordonnancé sous la houlette de la Présidente Sylvie Ottin, le musée se soucie de rester dans la contemporanéité, tous ses protagonistes changeant périodiquement de voisins, revus dans un ordonnancement surprenant, mais faisant toujours sens ! 

         Pour garder cette ambiance contemporaine, diverses manifestations temporaires sont organisées chaque année, offrant chacune un intérêt différent. 

           Vous avez manqué la conférence d’Harry Bellet ? Quel dommage ! Vous auriez tout su de l’Art, de la Préhistoire à nos jours ! 

          Alors, ne manquez surtout pas la double exposition des « PETITS MONDES » d’Isabel BOISANTÉ et Michel SMOLEC. Deux sculpteurs dont les intérêts picturaux se portent sur l’humain, dans des styles très différents : Rêvés, suggérés plutôt que réalistes, pour Isabel Boizanté ; figuratifs, plus vrais que vrais et pleins d’humour pour Michel Smolec. 

 

          ISABEL BOIZANTÉ : Artiste plasticienne. Vit et travaille dans l’Avallonais, présente « Pas plus grande qu’une main », série de petites sculptures qui se déclinent en différentes couleurs (blanche, noire, rouge et terre) représentant des hommes, des femmes et des couples.

« Quand je pose la matière sur ma sellette, je ne sais pas ce que je vais faire., ce qu’il va sortir de mes mains. La sculpture apparaît et j’en suis parfois étonnée moi-même car elle me révèle. Certaines sculptures sont comme des ex-voto car elles me soignent ». 

 

          MICHEL SMOLEC : Un jour, Michel Smolec a décidé que ses petits personnages allaient vivre en couples, illustrant des titres qui impliquaient à la fois complicité, tendresse et… érotisme : « Bonheur du petit matin », « Promesses », « Viens donc chez moi »....

La tendresse se manifesta entre le sculpteur et ses œuvres, par la façon dont chacune fut longuement peaufinée, chaque détail réfléchi. Et, comme toujours, jouant sur l'imagination, il préféra provoquer l’œil et non pas le choquer, trouvant plus de sensualité dans la suggestion que dans le déploiement réaliste.

          Paradoxalement, se posa d’emblée pour lui, le problème de la position des jambes. Car c'était elles qui, jouant de l’érotisme, allaient déterminer l’apparence du corps, Elles qui, chez la femme, "amèneraient" les seins menus ou délicatement mamelonnés, à demi-cachés par le justaucorps au décolleté à balconnets. Suivrait la petite culotte noire. Et lorsque la femme se pencherait, ce petit derrière offert au regard serait coquin à souhait !

          Et les hommes ? La plupart du temps, richement vêtus de costumes et bottines à boutons, ou de deux-pièces aux couleurs voyantes, crânes chauves ou coiffés de chapeaux chics ou casquettes gouailleuses, ils devenaient les partenaires ardents des dames dévêtues ou si peu habillées…

          Les couleurs des terres que conjugue l'artiste confortent ces impressions, s’organisant peu à peu pour donner à ses petites créatures, une vie, un mouvement ravissant ou compassé ! 

Et, bien sûr, dans les mois qui viennent, d’autres surprises vous attendent. Mais vous serez informés en temps voulu. 

          Alors, à dimanche 30 mars à 17 h, venez tous vous réjouir du spectacle éphémère et permanent !!! 

Jeanine RIVAIS