PRAZ SUR ARLY : FESTIVAL 2003

UNE MANIFESTATION ARTISTIQUE, UN COUPLE FONDATEUR, UNE CONVIVIALITE

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CINQ QUESTIONS A LOUIS CHABAUD

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Jeanine Rivais : Louis Chabaud, depuis quand peignez-vous, sculptez-vous, dessinez-vous ? Et quel a été votre itinéraire, pour en venir à la forme actuelle de votre création ?

Louis Chabaud : Je crée depuis l’âge de 13 ans. J’habitais alors à Aubagne. J’allais dans la campagne peindre des petits mas provençaux. Je peignais un peu comme les Impressionnistes. Je me suis perfectionné avec un professeur des Beaux-Arts de Marseille, Théo Sicard, qui m’a pris sous son aile. Je lui montrais presque tous les jours mes travaux. J’ai évolué tout doucement. Puis, en 72/73, j’ai commencé à dessiner sur des feuilles. J’ai fait pendant des années des petits croquis sur papiers volants. Petit à petit, ont surgi des choses telles ce que l’on connaît depuis que je suis dans la mouvance singulière. Des petits dessins qui m’ont amené à des œuvres plus grandes. J’ai cessé de faire ces sortes de brouillon. Maintenant, à part un petit croquis très succinct, je crée directement. Jusqu’à la fin des années 80, je faisais encore des paysages. Je menais de front les deux aspects de ma création. Autour de moi, les gens qui étaient concernés par l’Art brut et l’Art singulier me disaient : « Arrête de faire des paysages. Ca ne vaut rien du tout ! Par contre, tes dessins personnels sont une mine d’or ». C’est ainsi qu’a évolué ma démarche. 

 

J. R. : Ces dessins que vous réalisiez étaient sans que vous le sachiez, préliminaires à votre création actuelle. Vous dites « Ils étaient différents des paysages ». Mais qu’exprimaient-ils ? 

L. C. : C’étaient déjà des esquisses des sculptures. 

 

J. R. : Sous leurs dehors humoristiques, ces sculptures sont toutes un peu militantes. Elles dénoncent une civilisation contemporaine qui ne vous convient pas. Elles mettent en cause les guerres, etc. Comment en êtes-vous venu à cette forme de sculpture, puisque c’est surtout par votre sculpture que vous êtes militant ?

L. C. : Je n’ai pas l’impression que toutes mes sculptures soient militantes. Dans certaines, bien sûr, je le suis, mais d’autres ne sont qu’humoristiques.

 

J. R. : Disons alors plutôt « dénonciatrices » ?

L. C. : Oui, plutôt. Quand je titre l’une d’elles « L’Afrique est un grand échiquier où les blancs mangent les noirs », je suis d’accord qu’une telle œuvre est militante. 

       J. R. : Vous préférez donc que l’on parle d’humour ?

L. C. : Oui. D’humour noir. 

 

J. R. : Quelle définition donnez-vous de votre travail ? 

L. C. : Il est très difficile de se définir, parce que l’on n’arrive jamais à expliquer ce que l’on fait. Ni son style. Les gens me classent parfois dans l’Art brut, mais je suis sûr qu’Alain Bourbonnais dirait qu’il n’en est rien.

 

J. R. : Bien sûr que non, vous n’avez rien de commun avec les créateurs d’Art brut. Hors-les-normes, oui.

L. C. : « Hors-les-normes » me convient vraiment. Et puis « Art contemporain », tout court.

 

J. R. : Alors, quelle définition donnez-vous de l’Art singulier ? 

L. C. : Pour moi, c’est un art sensitif, autodidacte. Fait par des artistes qui ne comprennent pas toutes les questions que vous posez, qui n’arrivent pas à vous donner des réponses ! Il n’y a, dans le Festival, presque que des autodidactes. Le petit Rigal arrive de la rue. Anne-Marie Jouot a commencé à peindre après bien des soucis… 

 

J. R. : Puisque vous en êtes le fondateur et l’animateur, quelle définition donnez-vous de votre festival ?

L. C. : C’est la joie de rencontrer de nombreux artistes ; des gens qui tournent autour d’eux. La joie de recevoir tous ces gens, de donner. D’avoir créé une manifestation qui tient la route nationalement et internationalement. C’est mon plaisir de vivre avec ces artistes pendant une dizaine de jours. 

 

J. R. : Il doit donc y avoir une grande anticipation, pendant deux ans, de voir approcher la date de l’ouverture, de retrouver les amis, accueillir les « nouveaux », etc. 

L. C. : En effet, même si pendant ces deux ans, cela nous donne énormément de travail. 

 

J. R. : Quelqu’un a écrit que la création artistique est une mise en forme de sa douleur. Votre création est-elle conforme à cette définition ? Ou bien, n’est-elle, au contraire, que pur plaisir ?

L. C. : Pour moi, c’est pur plaisir. J’ai envie de faire une tête, un tableau, je m’amuse, je fais ma technique, je fais ma sauce, je triture ma peinture blanche. C’est du plaisir, plaisir, plaisir !

 

J. R. : Quels sont vos projets ? 

L. C. : Je trouve que ce que je fais change un peu. Je ne sais pas trop comment, mais je vois que je ne fais plus de petites têtes comme je faisais avant. Je trouve que je n’ai plus rien à voir avec mes tableaux de la période précédente ; que c’est une autre forme d’expression. Il faudrait voir ! 

 

Pour plus de détails sur le festival, lire « Entretien avec Louis et Paulette Chabaud », dans le même dossier.

Entretien réalisé le 28 juillet 2003.

 

CHABAUD LOUIS : TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "LES MILLE SATIRICONERIES DE LOUIS CHABAUD" : N° 56 Décembre 1995 du BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA. 

Et http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS RETOUR SUR PRAZ-SYR-ARLY 1995.

Et IDEART N° 48 DE JUIN/SEPTEMBRE 1996.

TEXTE DE JEANINE RIVAIS :  N° 71 de Janvier 2002, DU BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA, dans le cadre du Ve festival de Praz-sur-Arly. 

Et http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS RETOUR SUR PRAZ-SYR-ARLY 2001.

VOIR AUSSI : "CINQ QUESTIONS A…" : BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA N° 75 Tome 1 d'AVRIL 2004. 

Et http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS : RETOUR SUR PRAZ-SUR-ARLY 2003.

Et "VOYAGES DE LOUIS CHABAUD DANS LE MONDE DE L'ART SINGULIER" : http://jeaninerivais.fr Rubrique ART SINGULIER AUSSI ENTRETIEN : http://jeaninerivais.fr Rubrique Comptes-rendus de festivals Banne 2008. 

Et PARCOURS COMMENTE DU MINIGOLF : http://jeaninerivais.jimdo.com/ Rubrique FESTIVALS GOLFART PRAZ-SUR-ARLY 2012.