BELIN, sculpteur, qui ne manque pas d’humour se définit comme « amultiste », trompant ainsi son monde qui pense « amuseur » ! Or, ce créateur est tout sauf quelqu’un qui sculpte pour ne rien dire ! 

          Des vaches, il en a créé, il en crée, de toutes sortes, des blanches qui s’appellent « Marguerite », des noires nommées « Noiraude », « normales », à deux pattes, à mi-corps, en position debout, seules, en groupes, au ras du sol ou sur pilotis, à tête de chèvre, de porc éventuellement, au large dans leur pré ou tassées dans des enclos surchargés… Que sais-je encore ? Toutes ces vaches en noir et blanc, et s’il présente -rarement- une prairie fleurie, c’est pour attiser les regrets de ses visiteurs, leur rappeler ce qu’était la Terre quand les humains la respectaient ! 

          Car cette création obsessionnelle qui pourrait prêter à sourire, emmène ce visiteur loin de la légèreté en lui montrant l’une de ses vaches enfermée dans du fil de fer barbelé, l’autre atteinte de la maladie de Creutzfeldt-Jacob, une troisième marquée des coups reçus… Pour faire bonne mesure, l’artiste parle de méthanisation, de méga-bassines… tout ce qui, « pour de vrai », détruit à notre époque la vie paysanne. Alors, tout sauf amuseur, Belin : un militant qui « décrit » ce qui l’effraie ! 

Jeanine RIVAIS

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HENRI DUFOUR

          Henri Dufour a documenté, il y a soixante ans, la vie de Simon, dernier berger d’Agey, dans la vallée de la Sirène. Chaque image témoigne de la beauté simple d’une exixtence chiche, mais libre et sereine.Un paysan proche de son troupeau, de la nature. 

Henri Dufour et Belin, complices, nous poussent à regarder la balance : qu’avons-nous gagné ? Qu’avons-nous perdu ? 

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EXPOSANTS 2025

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ADENIS Fabienne  

       « Archéologue de l’imaginaire », comme elle se définit, Fabienne Adenis « voyage » à la rencontre de mondes allochtones qui la ramènent à l’humain  :  Fleur aux pétales argentés, translucides ; visages de femmes aux cheveux en cônes épointés sur corps d’oiseau couvert d’écailles ; coiffe égyptisante dorée entourant un visage aux traits parfaits ; zancle à visage humain ; bête étrange éblouie par la lumière, etc. Une démarche métaphorique de beauté sublimée, où tout revient à l’humain 

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ANIA Carlos

          Photographies en noir et blanc. Personnages clairs aux contours perdus dans le noir environnant ; homme renversé, hurlant ; femmes enlacées ; danseuses silhouettées dans l’effort ou le repos : Une atmosphère de nostalgie passant par le désir. Une expression valorisant ses sujets. Un impact incroyable par la simplicité des choix de l’artiste. 

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ARFELLI Sylvie

          Plaques feuilletées, amoncellements, enroulements de papiers anciens en terre… Réalisation de parchemins ou de vieux livres… Larges aplats, graines et tigelles… Jeux d'ombres et de lumières ; brillances et matités, nuances…. Couleurs brunes ou blanc vieilli, textures variées. Long et lent travail sur le passage et la trace du temps dans la démarche de l’artiste

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BAKUROVA Anna 

          Qui a dit « nature morte » ? Quiconque voit les bouquets exubérants d’Anna Bakurova, constate avec quelle précision elle éclaire une grappe de raisins noirs ou blancs dans sa corbeille, exalte le jaune mat de ses coings, répartit les ombres et la lumière sur les hypocotyles de ses panais ou sur la corolle délicatement dentelée de ses tulipes… Issues de son jardin, l’artiste donne vie avec talent à toutes les plantes qui l’entourent.

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BÉGUIN Cristel

          Patient travail de récupération. Sans préoccupation de la nature des matériaux ni notion d'usure du temps. Transmutations en petits morceaux de vie, animaux imaginaires, personnages fantasmatiques. Une œuvre pleine de rêve, agréable à regarder par la façon dont l'artiste a su, à partir d'objets banals voire rustiques, créer de petites aventures riches de fantasmagorie.

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BENZI Josiane       

          Le mouvement ! Le cheminement ! Paysages ou migrants, peintures toujours en mouvement. Dessins linéarisés de personnages dansants. Fluidité d'un déplacement, petit geste de l'instant, stature liée à l’expression désirée. Trait rapide, précis. Une œuvre linéaire, expressionniste parfois ; attestant que sur la toile, le cœur et le talent de l’artiste sont là.

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BROUARD Richard

          Depuis une quinzaine d’années, le cheval de Richard Brouard se cabre au-dessus de la voie romaine. Quand il ne se lance pas dans l’abstraction, cet artiste sculpte des animaux (chevaux, lézards, papillons…) Toujours conçues dans des proportions parfaites, et une gestuelle rigoureusement exacte, ses œuvres sont atteintes de gigantisme ! Et elles sont en couleurs, bien sûr, pour assouplir la rigidité du métal. Une création qui hésite entre fantasmagorie et réalisme, et fait rêver chaque visiteur.

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CONDAMINE Lucas

          Le travail qu'expose Lucas Condamine se présente comme un ensemble de dessins et d'objets, élaborés dans la durée, par la répétition de gestes simples, installés de manière à constituer une forme ouverte qui peut s'interpréter comme une collecte dans un paysage.

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DE JONCKHEERE Magali

          Les œuvres de Magali de Jonckheere sont statiques, immobiles et solides, structurées, équilibrées, lourdes. Elle pose les problèmes sans fioritures : noyée bras en croix sur l’eau, solitude du couple, femme affalée dans la rue, etc. Le tout traité en couleurs sombres qui cohabitent sans misérabilisme. De ses thèmes sociaux, à ses présences jetées comme des escales, choisit-elle son « dit » à partir d'enchaînements profus qui la font rêver ?

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DE PAOLA Fabrice

          Fabrice de Paola a posé crochets et aiguilles à tricoter pour prendre les pinceaux. Et dés lors, il a peint de somptueuses robes/filaments drapant les courbes de mannequins… Mais s’il a peint de tristes toiles de couples enlacés comme pour un ultime baiser ; il en est venu à des êtres aux visages terribles, hâves, yeux exorbités, exprimant la grande tristesse des miséreux. Une œuvre expressive, intimiste, sorte de descente aux enfers ! 

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DE RUVO Federica 

          Figuratives, les sculptures de Federica De Ruvo. Narratives. Comme en un besoin de traduire ses angoisses, ses désirs et ses déceptions. Finement modelées, aux visages ciselés. Danseuses nues, aux lourdes coiffes invoquant de lointaines civilisations. Un embrouillamini de détails entrelacés, isolés… Une création protéiforme, marquée par une recherche de lien entre l'art et la vie.

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GRAVOT Colin 

          Les paysages de Colin Gravot sont-ils réels ou rêvés ? Contemporains ou appartenant aux souvenirs ? Quoi qu’il en soit, il déploie tour à tour, ou en même temps, toutes les techniques (dessin, peinture, estampe, photographie…) susceptibles de leur donner une existence sur le papier ; joue les architectes pour les mettre en scène au moyen d’échelles changeant à son gré ; crée « son », « ses » monde(s) où, pour lui, il ferait bon vivre !

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GUITTON Denis

          Œuvres de bois. Ciselées, gravées, peintes, cloutées… Un travail géométrique aux motifs itératifs, précieux ; si finement exprimé qu’il génère paradoxalement une émotion chez le visiteur. Minuscules ouvertures au fronton des reliquaires, grimoires, châsses, autels, ou envolées lyriques vers quelque végétal inconnu. Un univers original, secret. Un impressionnant talent pour explorer la matière.

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Itiv&Yot TESTART Valérie et LEBON Richard

          Inutile de savoir qui, dans ce duo, a fait quoi puisque, à l’unisson, ils travaillent bois, métal, plâtre et tous autres matériaux récupérés : De la charrette/obus tirée par un quadrupède à bec d’oiseau ; à ce minuscule bonhomme muni de son échelle afin de chevaucher ce monstrueux insecte à tête de loup, etc., gestes ancestraux, humour, singularité, talents conjugués, tout est là. Et la jubilation du visiteur ! 

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JARLAUD Jean-Philippe

          Les photographies et les mots de Jean-Philippe Jarlaud proposent de renouer avec le vivant, simplement, dans les sensations nuancées d'une promenade en forêt. Par des images simples, en noir et blanc, par des poèmes, le regard se fait plus charnel, se met à l'affût du monde. Nous avions failli oublier que l'évolution nous liait aux arbres, aux insectes et aux oiseaux.

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JOURDAN Jean-Pierre

          Des photographies qui ressemblent à des tableaux en noir et blanc. Une atmosphère où les personnages sont des insectes en station debout, issus de cocons translucides, évoluant dans une sorte de fluide subtil où ne survivent que quelques humains. Murs craquelés, ruines, paysages cataclysmiques… Une vision d’un monde futuriste peut-être, étrange et complexe assurément, sur l’évolution de la terre  

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LAURENT Michel dit MICHL

          En bon métallier, Michl connaît la malléabilité du métal, sa résistance aux intempéries et à la corrosion ; son aspect massif ou au contraire sa légèreté… Il découpe sans dentelures ses plaques métalliques, les regroupe en conjuguant pleins et vides, ombres et lumières, joue à construire/ déconstruire/ reconstruire ses éléments qui deviennent au gré de sa fantaisie, plaques murales, murs d’escalade bicolores, voitures à claire-voie, etc.

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MONTMAILLER Stéphane

       Art-récupérateur, sachant gérer les richesses découvertes lors de ses glanes, l’artiste fait déferler ici une collection entomologique, là un amas d’épeires, ailleurs un alien tout de blanc vêtu, un bestiaire surprenant d'imagination… Un monde animalier réalisé en des tailles plus grandes que nature ! Des objets hétéroclites témoignant de son talent, son sens de la poésie, sa sensibilité, et qui attirent la main du visiteur par leur aspect tactile.

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NOURY Marie-Noëlle

          Auteure itérative de « Maurice », l’artiste lui a fait vivre les pires aventures. Mais il s’en sort toujours parce que sa sagesse est infinie, ses raisonnements exemplaires, son humour et son gros bon sens réactifs. Pourtant, il a eu du mal à se reconnaître en deux dimensions, dans des décors citadins, et le pire, parfois transmuté en fille !  Mais, bien sûr, Marie-Noëlle Noury va de l’un à l’autre, se délecte de leurs différences. 

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PAGE Jérémy

          La photographie était à la base de ses images en bois brûlé et peaux de vaches : elle est devenue avec le temps un sujet de recherche à part entière. La plupart des photographies de Jérémy Page sont des montages : décuplements de lui-même, superpositions de moments distincts dans une même image, juxtapositions de températures de couleurs différentes pour suggérer les espaces intérieurs et extérieurs.

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PERES Marie

          Les photographies de l’artiste sont en argentique, en noir et blanc, parfois colorisées. Processions de voyageurs se détachant sur fond de prairie ; photographe immortalisant un groupe de femmes dans une forêt ; vibrations de l’eau coulant au pied des arbres ; fleurs épanouies en touffes ou seules au milieu d’un parterre… des sujets simples, des espaces familiers, la nature vue au plus près. 

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PEYTOUR Véronique

         Peintures et sculptures plongent Véronique Peytour dans le monde du quotidien. Un monde rural ou citadin : Conçu en de belles couleurs vernissées sachant capter la lumière. Maisons de guingois, serrées, drues, foisonnantes. Minuscules personnages linéaires bondissant entre les maisons.Ou arbres aux feuilles bruissantes. Un « dit » très suggestif. Une œuvre personnelle conjuguant une extrême liberté, une invention spontanée, atypique et lyrique.

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REYDET Pascal 

           « Chemins incertains », ce titre atteste que la caméra de Pascal Reydet ne capte que l’inattendu, l’aléatoire, l’inhabituel… jamais les sentiers battus. Ainsi, va-t-il du rameau filiforme aux branches raides et lourdes de gel ; du petit écolier à l’œil vif au couple perplexe à la croisée des chemins ; d’un ruisseau argentin à l’œil d’un cheval… des images plein la tête, une démarche singulière, une façon très particulière de voyager « autrement ».

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SUBLET Jef

       Les peintures à l’huile de l’artiste proposent des arbres noyés dans un magma de matière tachetée, brun violacé, autour desquels flottent des éléments brun foncé telles des feuilles noircies pas la pluie. En raison de sa profondeur, chaque œuvre offre une finition mate, témoignant d’une connaissance fouillée de la composition propre à l’artiste, sa façon d’agencer des indices visuels qui expriment sa réflexion personnelle.

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XAVIER DECLOUX dit XVI.DCLX

          Artiste d'Art-Récup', XVI.DCLX extrait de ses glanes auxquelles il redonne vie autrement, une seconde apparence. Ainsi s’entoure-t-il d’une chauve-souris aux ailes éployées, d’un étrange oiseau au bec énorme trônant sur un siège antédiluvien, d’un rat voguant au fil de l’eau, etc. Une façon toute personnelle de voyager à chaque œuvre nouvelle,  en plein fantastique.