STEPHANE

Entretien avec JEANINE RIVAIS

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          Jeanine Rivais : Vous semblez très jeune, parlez-nous de vous ?

          Stéphane : J’ai 23 ans. Je travaille depuis deux ans dans une école maternelle où nous faisons beaucoup de dessin, de peinture. Nous avons participé à un concours de Paris sur le thème des nichoirs. Nous l’avons gagné sur 259 écoles maternelles.  

          Chaque fois que je vais au bord de la mer, je rapporte des galets, des coquillages, et nous travaillons beaucoup avec. 

       J’aime beaucoup dessiner à l’encre ; faire de la linogravure. Je réalise aussi parfois des eaux-fortes. 

 

          J. R. : Vous proposez ici des dessins qui me semblent épisodiquement intéressants par leur côté fin, longuement travaillé. En même temps, il s’agit d’un travail fictionnel dont l’imaginaire est inattendu. Comment procédez-vous ?

          S. : Je mets l’encre et je laisse les taches s’installer. Ensuite, je dessine par-dessus, à partir des formes qui se sont ainsi déposées. Il peut m’arriver de travailler avec des crayons à billes, du pastel gras, de l’encre, des crayons à papier. Maintenant, je voudrais commencer à travailler plus en relief pour que les dessins ressortent mieux.

 

          J. R. : Mais attention, faire des reliefs vous mettra en contradiction par rapport à ce que vous venez de dire : à partir du moment où vous constituerez des reliefs, tout le côté aléatoire de votre travail disparaîtra pour faire place à l’élaboration ! 

          Envisagez-vous de continuer sérieusement à dessiner et peindre, ou considérez-vous cette occupation comme un hobby ?

       S. : Je la considère comme un hobby. Je réalise ces dessins tranquillement. J’en ai quelques-uns plus grands, chez moi.

 

          J. R. : Au stade où vous en êtes, il me semble que la technique prime la vie. Par moments, par contre, quand vous vous laissez aller, vous en venez à l’inverse, et votre travail est vraiment intéressant.

          Bien sûr, vous êtes très jeune à la fois en âge et en expérience, mais je crois qu’à partir du moment où vous avez saisi une forme, vous devriez être un peu moins chien fou ! Cécil B. De Mille disait que chaque dollar dépensé pour un film doit se voir sur l’écran. Il en va de même sur la toile. Il est évident que certains passages de votre travail ont été longuement élaborés ; que d’autres ont été traités trop vite ! Etes-vous d’accord avec cette remarque ?

          S. : Je n’ai pas conscience d’aller plus ou moins vite. Et surtout, je ne me dis pas qu’il faut que je produise à tout prix. Après, je verrai bien…

 

CET ENTRETIEN A ETE REALISE LORS DE L'EXPOSITION "LE PRINTEMPS DES SINGULIERS" EN 2003, à l'ESPACE SAINT-MARTIN, 199 BIS RUE SAINT-MARTIN 75003 PARIS.