HAUDE BERNABE

Texte De JEANINE RIVAIS

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Haude Bernabé a amorcé son œuvre sculpturale en découpant dans d'épaisses plaques de métal rigide, des petits personnages très ludiques, contorsionnés dans des déséquilibres provocateurs. Aux jambes réduites à de simples tiges arrondies et toronnées, repliées ou tendues. Aux bras sans mains ou terminés  par  trois doigts largement écartés. A la tête toute ronde, un peu penchée, l'air pensif , avec de  grands yeux bleus, capables de pleurer ; des cheveux-clous hirsutes, et des dents terribles ! Les corps-vêtements triangulaires, comme dans les dessins d'enfants, martelés, surlignés de losanges ou d'étoiles, peints des couleurs fétiches de la créatrice, avaient la fraîcheur amidonnée des robes d'enfants...

Un jour, son style a changé. Un monde nouveau est apparu, fait de boulons et de morceaux de métaux, d'éléments de carcasses de voitures ayant aux yeux de l'artiste des formes préexistantes qui l'inspiraient. Un monde grandeur nature. Pas d'esthétisme dans ces assemblages ; un grand sens de l'"évidence" la poussant à "unir" telles pièces dont les bosselures, les couleurs résiduelles les lient dans son esprit ; une raideur des "gens" frustes, à peine ébauchés...

          Changeant encore, comme tous les authentiques créateurs, Haude Bernabé a commencé à explorer une nouvelle génération de personnages métalliques qui, contrairement à leurs solitaires prédécesseurs, serait « socialisée ». Elle les groupe, en effet, en «familles». Placés là, comme soudés côte à côte, à des hauteurs différentes, ils regardent avec un bel ensemble de leurs gros yeux ronds dans leurs visages bon-enfant, le visiteur situé en off ! Aucune «peau», des lignes pesantes, vierges de fioritures. Par contre, grâce à de savantes variations de la flamme de son chalumeau, l’artiste couvre ces petits êtres grégaires de sobres reflets ou au contraire de brillances irisées jusqu’à ce que, même raides, ils aient un petit côté humain infiniment touchant.

Ainsi avance-t-elle, créatrice solitaire poussée par une profonde nécessité intérieure, et accompagnée d’une immense force de vie. Tellement passionnée, tellement talentueuse, que son œuvre est de plus en plus personnelle, et son style toujours plus particulier. Pour le plus grand plaisir de ses visiteurs !

 

CE TEXTE A ETE ECRIT APRES L'EXPOSITION "LE PRINTEMPS DES SINGULIERS" EN 2003, à l'ESPACE SAINT-MARTIN, 199 BIS RUE SAINT-MARTIN 75003 PARIS.

 

 

BERNABE HAUDE : VOIR AUSSI TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "LES CREATURES DE METAL DE HAUDE BERNABE" : IDEART N° 54  DE SEPTEMBRE 1997. ET BULLETIN DE L'ASSOCIATION LES AMIS DE FRANCOIS OZENDA N° 61 DE NOVEMBRE 1997 ; ET N° 74 TOME 2 DE JUILLET 2004 : "L'ART SINGULIER A SAINT-JEAN-AUX-BOIS. 

Et Site http://jeaninerivais.jimdo.com/ RUBRIQUE ART CONTEMPORAIN.

VOIR AUSSI TEXTE DE JEANINE RIVAIS : "HAUDE BERNABE DE FEU ET DE FER", PRESENTE LORS D'UN DINER-DEBAT AU LYONS CLUB PARIS DOYEN, AU COURS DUQUEL HAUDE BERNABE AVAIT ETE INVITEE A EXPOSER SES ŒUVRES.

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